Absence - Enigma

Formé en 2001 dans les contrées brumeuses du Yorkshire (la région d'Angleterre, pas le chien de mamie !), Absence s'inspire du black metal des années 90, mais avec une forte touche gothique. Le groupe se compose de Mordred au chant guttural, la française Morrigan à la basse et au chant féminin, Balor à la guitare et Gawain au clavier. Après avoir sorti quelques singles l'an dernier, le premier album du combo sort enfin cette année. "Enigma" nous narre l'histoires de deux vampires lesbiennes, dans un style à la Anne Rice du plus bel effet. Allergiques aux clichés, fuyez !

 

Si j'ai cité Cradle pour son côté anglais, une autre influence qui saute aux oreilles, quand on prête attention aux textes, c'est l'influence de Théâtres des Vampires (je n'ai pas cité Anne Rice pour rien). Mais la première période du groupe, fin années 90/début 2000. Quand Alessandro était toujours dans le groupe, en tant que chanteur lead, avant que Sonya ne soit promue de chanteuse secondaire à lead et que le style évolue d'avantage vers un Sirenia un peu plus dark. Absence me rappelle donc ce combo italien dans sa première mouture, avec une prod un peu plus léchée (forcément, un quart de siècle après).

 

Musicalement, on est donc dans un style à la Cradle version 1994 - 2000, mais d'avantage axé sur son ambiance vampirique. Mordred nous faisant de très bonnes imitations de Dani Filth par moments. L'originalité n'est donc pas particulièrement au rende-vous, mais le tout est de très bonne facture. On notera toute fois un morceau sortant du lot : "Eternal Vows of Midnight", plus typé metal sympho, plus lent et axé sur le chant mélodique. Mais sinon globalement, on est en terrain connu : "We Abandon Wordly Pearls" est un morceau sombre, alternant blast, riffs torturés et chant monstrueux. "Under Moon's Glance" continue sur cette même lancée, avec ses nappes de synthés démoniaques.

 

L'album est donc particulièrement sombre, si on est plutôt dans un mood vampirique, avec son aspect black old school, mais relativement soft si on est plutôt fan de true black. Si Enigma peut plaire aux fans de groupes comme Cradle of Filth, surtout ceux frustrés par la sous utilisation à l'époque de Sarah Jezebel Deva, il n'est pas forcément fait pour les purs blackeux, même ouverts au black sympho, de par son côté mélancolique. Son thème assez cliché est traité d'une manière plus teenager que mature à la Bram Stoker.

 

Enigma n'est pas l'album de la décennie, mais est très efficace dans son style. On peut quasiment citer les influences durant chaque morceau, ça ressemble à bien d'autres groupes, mais c'est plutôt bien digéré et on sent par moment pondre le début d'un style plus personnel qui ne demande qu'à être développé. Ayant passé un bon moment sur ce disque, je souhaite donc à Absence de continuer à jouer avec passion, l'expérience leur permettra sûrement d'être plus innovant par la suite. Prometteur !