Author & Punisher - Nocturnal Birding

Il fait beau, le soleil est là, les oiseaux chantent, tout va pour le mieux. Possiblement assis confortablement dans son canapé, une journée sympathique en somme. Le dernier album d’Author & Punisher est dans la platine (ou dans la playlist virtuelle). On appuie sur « play ». Et là, les petits oiseaux qui chantent : c’est bel est bien terminé (pas tout à fait en vérité). Une chape de plomb nous tombe dessus, ce pour notre plus grand plaisir (on aime se faire du mal ? Il doit y avoir de cela).

 

Author & Punisher est devenu un duo, Tristan Shona restant malgré tout maître de son projet, il est accompagné par Doug Sabolick (Ecstatic Vision, Plaque Marks), qui lui avait prêté main forte notamment lors des précédentes tournées du groupe. Si le précédent opus "Krüller" était plus atmosphérique et utilisait nombre de boucles, compliquées à utiliser pour un groupe tel qu’Author & Punisher du fait de l’utilisation de machines-instruments, cet apport d’un guitariste permet de basculer sur un disque certes plus standard dans son approche (qui dit groupe induit que chacun gère une ou plusieurs parties musicales) mais qui ne perd en rien la nature même du boom industriel propre au groupe.

 

Revenons aux oiseaux sus-mentionnés. SI les machines d’Author & Punisher nous écrasent par leur côté industriel de par leur conception et las sonorités de ses morceaux, le concept de "Nocturnal Birding" est basé sur les chants d’oiseaux. De prime abord, on pourrait croire à un nouvel album plus musical, chant d’oiseau renvoyant à une idée de mélodie.

 

Il n’en est rien. "Noctunal Birding" nous écrase tout autant que les précédents opus du groupe. Doom industriel dans toute sa puissante et sa « percussivité », flirtant parfois avec le tribal, notamment sur "Titanis" en collaboration avec Kuntari (groupe de primat core indonésien à écouter) ou le black metal sur "Black Storm" en partenariat avec Fange (cocorico !).

Les machines et les rythmiques sont dures, telles une machine monumentale toute puissante. L’apport de la guitare (qu’on retrouve d’ailleurs en live) ajoute le côté agressif du metal, les sons synthétiques propres à Author & Punisher plombent un peu plus l’ambiance. Et les vociférations chantées de Tristan Shore, toutes teintées de spleen ou de désespoir s’ajoutant à cette machine de guerre musicale ("Music Kill Facist" sur les machines) donnent un album avec une vraie âme, un vrai message.

 

Tristan Shone, en se remettant en question artistiquement suite à la tournée de "Krüller" parvient à se renouveler, lui qui aurait pu stagner dans le genre qui lui va à merveille de par son concept d’instruments créés de toute pièce (de metal bien entendu). Il n’en est rien et Author & Punisher devient de fait une figure majeure du genre à écouter absolument.