Catacombes
Prenez une jeune étudiante en archéologie, une intrigue mystique, physique et spirituelle, un (des ?) lieu emprunt de mystère et de curiosités ainsi qu’une une certaine dose de fantastique. Agrémentez le tout d’épouvante, d’une mesure de claustrophobie, quelques gouttes d’horreurs. Sopoudrez subtilement de références historiques. Shakez vivement façon « found footage » ou documentaire en caméra subjective et vous obtenez Catacombes. Dès les premières secondes, on pense au très populaire Projet Blairwitch de part la façon dont est filmé l’intégralité du film. Mais la comparaison s’arrête là. Si Blair Witch était emprunt de sorcellerie et que l’histoire indiquait un film retrouvé, nous somme sen présence avec Catacombes d’un tout autre type de film, un peu plus complet, contenant de nombreuses référnces historiques, spirituelles, mystiques et visuelles.
Une de ses force est la maîtrise par le réalisateur (et le monteur) d’une technique de film qui peut être rapidement mal exploitée et mal vécue par le spectateur : la représentation d’un enregistrement authentique, la plupart du temps filmé par les protagonistes de l’intrigue. Et là où Blair Witch se contentait d’une seule caméra, nous avons ici autant de vue subjectives que de personnages, ce qui permet un montage efficace avec peu ou prou de ralentissements, agrémenté de deux uniques insert d’un documentaire sur l’héroïne. Ami spectateur qui peut être enclin à une cinétose, sache que la façon de filmer passe la plupart du temps assez bien et qu’on ne ressent pas ce mal être en regardant de telles images ; hormis forcément lors de scènes où l’action est rapide, mais ces scènes restent peu nombreuses.
Autre fait significatif de ce film, il a été tourné intégralement dans les catacombes de Paris, sans aucune prise de vue studio, le tout entouré des vrais ossements du lieu (oui, il y a quand même des accessoires amené par la production, faut pas non plus déconner avec le minimalisme). Il s’agit là, pour l’Histoire, du premier film entièrement tourné avec l’accord de Préfecture de Police de Paris. On pourrait regretter toutefois que certains lieu soit disant jamais visités dans le film se voient affublés de tags (réels) et n’aient pas été effacés en post-prod. Bien que tiré par les cheveux sur le fond archéologique et de l’occultisme, l’héroïne est en quête de la pierre philosophale, graal de l’achimie sous couvert des recherches débutées par son père. Ce qui va l’amener à déambuler dans les catacombes de Paris, au plus profond de l’occulte…
Certes, les détracteurs les plus vils ne verront qu’un film remplis de clichés, Catacombes est un bon film d’épouvante. Bien que l’on sache que les protagonistes n’ont d’autres choix qu’aller plus avant, même si certains clichés sont présents, si l’occultisme est tiré par les cheveux, le tout reste cohérent pour une œuvre du genre. L’impression d’enfermement, et non de claustrophobie telle que certaines critiques le laisse penser, est bien présent tout au long de l’intrigue, non seulement du fait des décors, mais aussi de part la façon de filmer, en continu, quoi qu’il arrive, en caméra subjective. On arrive même à « rêver » à une grande salle avec de haut plafond en restant dans ces catacombes, voire à une scène en extérieur.
Et la sensation de perdition de nos héros et entière, même si certaines astuces scénaristiques sont parfois quelque peu grossières.
Les personnages eux-mêmes sont pris à parti par leurs propres démons, ce qui ajoute un petit + à l’histoire de Catacombes, bien que pas du tout approfondis. Cela peu laisser un petit goût amer, dans le sens où le spectateur aurait aimé connaître le pourquoi du comment, mais cela aurait certainement alourdi inutilement le film, qui plus est en passant certainement pour ce genre de flashback à une façon de filmer plus conformiste (comme une caméra sur pied par exemple).
Un bon film d’épouvante en somme, sortant un peu du lot mais passé pourtant quelque peu inaperçu visiblement dans les salles obscures. Passez outre les incohérences scénaristiques historiques ou relatives à l’occulte afin de passer un « agréable » moment d’épouvante. Concernant le titre, votre serviteur pense que le titre canadien est plus proche du titre original et le l’esprit du film : Là-haut comme ici-bas. Ou alors ce dernier aurait pu faire un excellent sous-titre au film, en lieu et place de celui de l’affiche française (tellement commun, malheureusement). Et petit clin d’œil, tentez de traduire le titre US dans Google Translate : As Above, So Below (avec la virgule SVP).