On a beaucoup entendu parler de Guardians, vendu comme un Avengers à la Russe. Mais que vaut-il au final ?

Le générique de début est intéressant dans sa manière de cadrer façon comics. En cela, certains plans rappellent les tentatives infructueuses d'Ang Lee (Hulk) de s'emparer pleinement d'une mythologie visuelle et l'on sent l'amour du réalisateur pour cet art dessiné. Malheureusement, le film ne tiendra pas entièrement ces quelques promesses imagées et surfera sur une intrigue assez simple mais qui se laisse suivre. Les personnages sont rapidement croqués, que ce soit leur particularité ou leur style visuel (un point assez réussi du film). Et si l'on regrette des effets assez voyants en ce qui concerne la transformation de Arsus en ours, il faut reconnaître que ceux-ci sont régulièrement bons, en dépit d'un budget que l'on imagine bien plus inférieur que ceux alloués aux productions de la Maison des idées.

On sent d'ailleurs que le film trouve ses inspirations chez ses homologues américains. Le programme Patriot rappelle le SHIELD, sa représentante fait souvent penser à une version féminine de Nick Fury et l'un des personnages se verra affaibli par une colonne vertébrale brisée par un sosie de Bane. Mais loin du vulgaire plagiat, cela ressemble plus à des clins d'oeil malicieux aux spectateurs avertis. Il est assez dommageable que l'intrigue n'ait pas bénéficié du même soin car on sent l'avoir déjà vécue à de nombreuses reprises sur grand écran. Néanmoins, il est facile de reconnaître que le projet ne se veut pas révolutionner le domaine, juste l’adapter à une histoire russe en offrant au moins un divertissement sympathique.

Pari réussi d'ailleurs car Guardians est au final une bonne petite série B sans prétention qui devrait faire plaisir aux fans de comics et aux cinéphiles en quête de nouvelles figures super-héroïques. Au point de se dire que, si la suite annoncée bénéficie d'un peu plus d'efforts dans ses effets numériques et essaie de sortir des sentiers battus, on pourrait faire face à une vraie petite bombe. Ce n'est certes pas le cas du film de Sarik Andreasyan mais cela n'en reste pas moins un bon petit film qui se laisse suivre simplement et agréablement.

Technique

Même si l'on préférera découvrir Guardians dans son format HD pour apprécier davantage les décors crouler sous le fracas des pouvoirs des super-héros et vilains, le DVD de Guardians offre un rendu tout a fait appréciable dont la compréssion atténue la découpe des personnages, l'incrustation sur fond vert, celui-ci offre également des couleurs chaudes et plus proches des magazines pulp que du comics a part entière.

Pour la bande-son en DTS 5.1, cette dernière doit se montrer moins puissante que son homologue Blu-Ray mais offre une dynamique et une spatialisation permettant de profiter pleinement du métrage. La VF quelle soit en Dolby Digital 5.1 et 2.0 est a bannir, écransant bien trop les ambiances et faisant perdre l'aspect "exotique" de Guardians, la langue Russe étant un élément fondamental du scénario.

Bonus

Les modules du making-of sont une partie trés importante pour lever les meséntendues a propos du projet Guardians. Le métrage ne se ventant a aucun moment être le Avengers Russe que l'on voudrait vendre, la péllicule étant juste née de l'envie de proposer des super-héros de la nation, dont certains comme Arsus en sont directement issus de la culture populaire, le tout réalisé avec un budget qui couvrirait seulement une journée de tournage de n'importequel produit Marvel au ciné.

Un complément donc idéal pour mieux apprécier Guardians, en lever les appriories et le faire allégrement monter dans l'estime de fans du genre.