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[INTERVIEW] : Blakkheim de Bloodbath pour la sortie de "Grand Morbid Funeral"

Écrit par Korbendallas - traduction Marie-Eleonor le .

A plus de 15 jours de la sortie de "Grand Morbid Funeral", le guitariste Blakkheim de Bloodbath a bien voulu s’entrenir avec nous afin de nous dévoiler comment s’est déroulé l’incorporation de Nick Holmes de Paradise Lost en tant que nouveau chanteur du combo Sudéois mais aussi le pourquoi du nouveau virage musicale 100% death old school, les influences de ce nouvel album et les prochains projets du groupe.


Hello ! Blakkheim

Chruch : Le 4e album de Bloodbath va bientôt sortir. Comment te sens-tu ?

Blakkheim : A la fois satisfait, ravi, fier et un peu nerveux !

Le fait que Nick Holmes rejoigne le groupe a été un secret très bien gardé. Pour quelles raisons l’avez-vous choisi pour chanter sur « Grand Morbid Funeral » ? 

l y a 6 ans, juste après la sortie de « The Fathomless Mystery », nous savions déjà que l’album qui suivrait n’aurait pas besoin d’être sa suite logique et qu’il viendrait naturellement. Nous étions vraiment satisfaits de cet album (et c’est toujours le cas), mais nous sentions que Bloodbath en avait terminé avec ce style. Alors, on a cherché comment s’éloigner de ce qu’on avait exploité au maximum, arrêter de monter les morceaux comme avant, cesser d’utiliser des triggers, se débarrasser de l’approche contemporaine des riffs et des beats et réduire au minimum les influences américaines très branchées technologie. Lorsque l’idée de ce qu’on voulait est devenue très claire, on a effectué un virage à 180 degrés pour revenir aux premiers temps du death metal, mais en l’explorant à fond, cette fois. Bien plus que par le passé. Pour cela, on savait qu’on aurait besoin d’une approche vocale différente. Parallèlement, Mike n’avait plus envie de rester dans le death metal. Il s’est barré et nous avons annoncé son départ. On a alors commencé à lui chercher un remplaçant. On a eu quelques noms en tête, en se concentrant sur le style et la place de chaque candidat potentiel dans l’histoire du metal extrême. On en a parlé et on est même entrés en contact avec quelques postulants, mais ils sont restés sur le bord de la route pour diverses raisons. Tous sauf un : Nick.

Comment s’est passée votre rencontre ? Comment a-t-il réagi à votre proposition ?

Nous avions déjà abordé la possibilité d’une collaboration il y a quelques années, lorsque Katatonia et Paradise Lost tournaient ensemble. Nick s’entendait bien avec nous et, à ce moment-là, son partenaire de Paradise Lost Greg collaborait à nouveau avec un groupe de death metal : Vallenfyre. Donc je pense que le contexte s’y prêtait bien et que Nick était psychologiquement prêt. Il semblait emballé par l’idée parce que ce qui est cool avec un groupe de death metal comme Bloodbath, c’est qu’il n’y a pas besoin d’être hyper rigoureux ou très exigeant. Ca ressemble plus à un hobby que tu pratiquerais en parallèle de ton boulot et qui te permettrait de te lâcher, de revenir à tes basiques et de profiter simplement de la magie que cela génère spontanément. Nick a auditionné en nous envoyant les vocaux qu’il avait enregistrés sur de vieux titres de Bloodbath et cela nous a convaincus. Avec Old Nick, Bloodbath venait faire une bonne pioche et était prêt à envoyer à nouveau du lourd !

Dans quelles mesures Nick a-t-il participé à l’élaboration de « Grand Morbid Funeral » ?

Il a écrit les paroles de 2 titres que j’avais composés : « Beyond Cremation » et « Unite in Pain ». Pour le reste, il s’agissait de démos brutes que Nick a écoutées et sur lesquelles il a remplacé les vocaux par les siens. Cela nous a fait de nouvelles démos que nous avons retravaillées pour les ajouter à l’album.

L’enregistrement des vocaux semble s’être déroulé assez rapidement. Comment cela s’est-il passé ? Est-ce que Nick a eu du mal à revenir au grunt et à s’adapter aux titres du groupe ? 

Le mois dernier, il a pris l’avion pour nous rejoindre et il est resté un peu moins d’une semaine, en comptant deux journées consacrées à des shootings photos pour assurer la promotion de l’album. La réalisation des démos avait permis à Nick de bien prendre le pli, donc nous n’avons eu aucun problème de ce côté-là. Il a fait exactement ce qu’on attendait de lui et il a réalisé deux de nos rêves : nous permettre de collaborer avec le chanteur de Paradise Lost et offrir à Bloodbath des vocaux dans le pur style  du death metal old school putréfié des groupes des années 1987-1991. Beaucoup de gens semblent avoir oublié le son qu’avaient les groupes de death metal à cette époque-là. Ou alors, le problème est peut-être que beaucoup de personnes ne connaissent même pas ce son parce qu’elles étaient trop jeunes pour être touchées par ce style à ce moment-là et qu’elles n’ont pas fait leurs devoirs d’écolier, à savoir suivre les traces du death metal pour remonter à ses origines et comprendre son  histoire. N’importe quel amateur de death ayant écouté des albums de cette époque sait que tout n’était pas en permanence aussi guttural et profond  mais qu’il y avait un côté malsain et brut qui collait parfaitement à cette atmosphère. C’était notre objectif et on l’a atteint !

Bloodbath a confirmé sa présence à l’Inferno Festival, au Neurotic Deathfest et au Maryland Deathfest de 2015. Est-ce que Nick appréhende son retour au chant guttural sur scène ? Quel ressent-il à l’idée de se retrouver devant un public composé de fans de musique extrême ? Vous en a-t-il parlé ?

Old Nick assurera toutes ces dates et il est prêt à se tordre et à pousser des grunts comme il sait le faire. Imaginez un vagabond zombie qui serait sorti tout droit du Moyen Age pour monter sur scène. Cela vous donnera une bonne idée de ce à quoi ça peut ressembler !

Chris Reifer et Eric Culter d’Autopsy sont présents sur « Grand Morbid Funeral ». Sur quel(s) titre(s) ? Comment se sont-ils retrouvés à participer à l’album ?

On s’est dit que si c’était vraiment notre seule chance de faire le grand saut depuis donjon du fond du death metal, là où le style putréfié et brut est éternel, alors pourquoi ne pas demander aux maîtres du genre en personne d’apparaître comme « guests » sur notre album ? Nous avons été très honorés d’apprendre que Chris et Eric adoraient Bloodbath et qu’ils seraient heureux de participer à l’aventure. Eric a placé 4 solos sur les titres « Total Death Exhumed », « Unite in Pain » et « Mental Abortion », tandis que Chris achève l’album sur son titre éponyme en inondant le micro de vomissures sorties tout droit de la tombe !

L’influence d’Autopsy semble avoir beaucoup nourri l’atmosphère funèbre de l’album. Est-ce dû à la présence de Chris et d’Eric ou est-ce que leur groupe de death américain est l’une des plus grosses influences de Bloodbath ?

Pour moi, Autopsy est un groupe mythique et son excellentissime album « Mental Funeral » figure dans mon top 5 des meilleurs albums de death metal, toutes époques confondues. Donc on s’est laissé inspirer au maximum par ce groupe et on a interprété tout cela façon Bloodbath. Proposer un death metal qui mélange différentes scènes old school est notre spécialité maison !

Le résultat de « Grand Morbid Funeral » est juste époustouflant ! D’où vous est venue cette idée de prendre le meilleur de groupes comme Dismember ou Entombed ?

Pour nous, c’est un son qui explose tout et qui est l’expression même du death metal. Rien que l’idée d’avoir une pédale HM-2 me permettant de jouer du death metal bien morbide me motive un max ! J’en suis accro !

En dehors des festivals que nous avons mentionnés plus haut, quels sont les projets de Bloodbath ? 

Eh bien… D’autres festivals vont s’ajouter à la liste. On en fera probablement une douzaine avant de faire une pause au niveau des concerts. En dehors de cela, pas grand-chose. Nous attendons de voir mais il se pourrait bien que cet album soit le dernier. Nous avons à présent l’impression d’avoir accompli tout ce que nous souhaitions accomplir. Donc de notre côté, notre travail d’hommage est terminé. Nous avons exploré et interprété dans notre discographie tout ce que ce que nous aimions dans le death metal de notre jeunesse, ce qui nous permet de proposer une setlist très alléchante.

Bloodbath se définit comme un groupe d’ « horror death metal ». Pourriez-vous donner à nos lecteurs la liste des 5 films d’horreur/gore qui ont le plus influencé le groupe ?

J’ai vu des tonnes de films d’horreur et je les ai trouvés bons, pour la plupart. Mais ce n’est pas parce qu’ils étaient bons qu’ils sont devenus mes références. J’opterais donc pour des classiques comme la trilogie des « The Omen », la trilogie des « Hellraiser », « L’Exorciste », « Shining », « Evil Dead »… Tous ces films m’ont beaucoup inspiré, tant sur le plan visuel que musical. Il n’y a rien de plus démoniaque la musique d’un film d’horreur. J’ai toujours pensé que les riffs de death et de black metal devaient être une version simplifiée de ces bandes originales tout en gardant leur aspect surnaturel.

Un dernier mot pour les fans ? 

A une époque, Internet n’existait pas… Bye !

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