Bloodbath - Grand Morbid Funeral
Le groupe, travaillant sur un nouvel album, s’est donc mis en quête d’un nouveau chanteur, n’hésitant pas à faire durer le suspense auprès de ses fans pour finalement annoncer, en le sortant de derrière les fagots … Nick Holmes de Paradise Lost ! Ce choix en a surpris plus d’un, ce qui n’est pas étonnant, le britannique ne growlant réellement plus depuis l’album "Gothic" des anglais, sorti en 1991 ! Mais bon, pourquoi pas … on se dit que ce choix a quand même dû être réfléchi.
Voyons voir ce qu’a donc à nous proposer Bloodbath avec Old Nick derrière le micro.D’emblée, le son de ce nouvel album nous titille les tympans. Les suédois sont de retour à un son proche de leur premier méfait "Ressurection Through Carnage", ce fameux son à la suédoise que l’on ne présente plus. "Grand Morbid Funeral" est un album dans la grande tradition suédoise, brutal, violent, moins radical que sur l’EP "Unblessing The Purity", malgré la présence de quelques blasts dévastateurs ("My Tortuer") mais beaucoup plus homogène que le dernier album du combo "The Fathomless Mastery". On retrouve également ce qui fait le charme de ce style et particulièrement de Bloodbath, avec ces ambiances mortuaires que transmet Blakkheim dans ses mélodies. Des mélodies moins directes que sur les albums précédents mais qui installent une atmosphère vraiment glauque et sentant le caveau, notamment lorsque le tempo ralenti.
Et Old Nick dans tout ça ? Franchement, à l’annonce de sa présence sur ce nouveau Bloodbath, je faisais parti des sceptiques. Au final, je trouve que sa voix aide à l’ambiance générale de ce nouvel opus, elle y rajoute un aspect morbide et malsain, les plans les plus lourds et crasseux étant certainement les plus convaincants. On est d’ailleurs pas loin de certains plans à la Autopsy sur cet album et la présence de Chris Reifert et Eric Cutler n’y est certainement pas étrangère. Nick Holmes s’en sort donc plutôt pas mal, mais sa voix manque quand même de puissance par rapport à ses prédécesseurs. Le rendu live des anciens titres risque de s’en ressentir … à voir d’ici quelques mois.
Si l’on rajoute à cela une production puissante (on y est habitué avec Bloodbath), bien que peut-être un peu trop propre pour le style proposé (un son plus crasseux façon old-school aurait été parfait), et un magnifique artwork en noir et blanc (et quelques taches de sang …), on obtient un "Grand Morbid Funeral" cohérent et de qualité mais qui manque quand même de « tubes » comme pouvait l’être "Cry My Name", "So You Die", "Outnumbering The Day" ou "Eaten" sur les 2 premiers albums du groupe. "Grand Morbid Funeral" fera également débat, du fait de la présence de Nick Holmes. Le débat est d’ailleurs lancé depuis un petit moment et il est toujours ouvert …