[INTERVIEW] Etienne de SHAÂRGHOT pour la sortie de "Vol III - Let Me Out"
Anteverse : Présentes nous ce nouvel album. Qu'est ce qui le différencie des deux précédents ?
Etienne (chant) : Ce qui différencie ce "Vol. III" des autres, c'est qu'on a tout changé dans l'équipe de production. On s'est alloué les services de l'ingénieur du son de Carpenter Brut qui a également fait des masterings pour Igorrr, Pertubator, Ulver... On a eu également Arco Trauma de Sonic Area et Les Tambours du Bronx à la direction artistique. On lui a demandé de faire des propositions par morceaux, 2 jours et demi par titre. C'est parti dans tous les sens... Mais c'était quand même vachement bien, donc on a gardé une partie des propositions, des petits synthés par ci par là, qui ont permis de mettre en valeur certains trucs. Et pour la première fois, on a enregistré tous ensemble, alors qu'habituellement on faisait ça quand on avait le temps, chacun de notre côté. Pour la première fois on a fait l'album comme on l'entendait, on a pris presque 7 mois à répéter tous les morceaux. On était tous ensemble, donc ça avait un côté plus live qui donne un côté plus vivant aux machines.
Tu as justement répondu à ma deuxième question car je trouvais sur vos précédents albums qu'on ne ressentait pas cette vibe live, car vous êtes surtout un groupe de scène.
T'as bien raison ! Ca se ressent, c'est plus carré, plus propre, mais aussi plus groovy. Le bass batt a été mis plus en avant. Ils se sont éclatés et ça se sent. Une bonne partie des batteries avant était faite par des batteurs de sessions et des machines. Là y'a encore une partie de machines, mais ça a été fait par le mec avec qui on a l'habitude de tourner, et faire groover des machines c'est un peu sa spécialité. Et puis l'ajout du nouveau membre, Paul. Il nous a rejoint pour la première fois en live en septembre de l'année dernière. On cherche principalement une seconde guitare, des samples et des percus. Plus de la moitié des morceaux ont été co-composés avec lui.
Vous êtes plutôt orientés E.B.M. ou Indus ?
Je t'avoue que j'en ai aucune idée, les cases me font chier. Oui, on est dans la veine metal indus car on a des machines et des gros riffs simples et efficaces. Maintenant te dire on est plus "tel truc" ou "tel truc"... D'un morceau à un autre, je vais tirer mes influences de tel et tel groupe, puis sur le morceau suivant je vais prendre d'autres trucs qui n'auront rien à voir. Je ne cherche pas à avoir un album qui va sonner intégralement dans le même registre. Je veux que chaque titre soit cohérent mais sonne de façon différente. Donc y'aura plus d'E.B.M. dans un morceau, plus de metal indus dans un autre.
Vous avez deux images. Une à la Mad Max, l'autre à la Blade Runner. Vous vous sentez plus proche de quelle image ?
Sur ces 2 films uniquement, je dirais Mad Max, car Blade Runner a un côté retro-futuriste. Je me sens plus proche de Cyberpunk 2077 ou Altered Carbon, ou encore de Warhammer 40 000. Entre cyberpunk et post apo, il n'y a pour moi qu'un tout petit pas !
Justement, Cyberpunk 2077 vous a t'il influencé pendant la création de l'album ?
Oui, le morceau "Red Light District", c'est exactement ça ! Je suis arrivé chez Paul, je lui ai dit "T'as bien écouté "Radio Vexelstrom" dans Cyberpunk ? Je veux que tu me fasses un riff guitare dans cette veine là, et puis je fais le reste". On a tous beaucoup joué à Cyberpunk 2077 durant le confinement !
Sur la pochette de l'album, le logo est tout petit par rapport au titre, il faut savoir que c'est un album de Shaârghot ! Pourquoi ?
Je voulais donner l'impression que c'est plus seulement le personnage mais que c'est devenu une masse. Comme tu peux le voir sur la porte, tu vois le sourire de la créature avec l'oeil, mais en fait tu vois surtout la marée de mains qui veulent sortir. C'est devenu une entité, une ruche !
Le titre "Something In My Head" sonne comme du Pain. C'est voulu ?
A la base, y'a une blague sur ce morceau. La mélodie, c'est un truc que j'avais trouvé au piano et que je trouvais cool. Je cherchais un son en particulier et tout à coup je me suis dit "J'ai fait un morceau de Pain !", mais en fait c'est pas les mêmes notes, ni la même gamme... Mais ça sonne Pain, du coup est-ce que j'ose faire un morceau Pain-like pour rigoler ? Donc je me suis dit, on va y aller à fond. Je voulais pas faire le morceau comme ça, mais finalement je trouvais ça trop drôle, jusqu'à ma façon de chanter, qui sonne comme Peter Tägtgren. Y'a un truc pop, mais le morceau est un peu nostalgique et déprimant aussi.
Est-ce que c'est pas le bon timing, le troisième album pour sortir un live ?
On va y réfléchir ! Pendant quelques mois, on va bosser pour avoir un show encore plus abouti que celui de l'Elysée Montmarte. Mais c'est pas exclu que d'ici l'an prochain, on enregistre un live. Je suis assez satisfait de ce qu'on a produit pour me dire que ça aurait du sens là d'en faire un. Avant je trouvait qu'il y avait trop de choses à redire. Je vois encore des choses à rajouter, mais si je m'écoute, on va pas sortir de live avant 10 ans !
Des dates live à venir ?
On va pas rejouer tout de suite. On va d'abord partir en résidence, balancer le nouveau clip. Et ensuite on annonce les dates. On compte reprendre uniquement par des festivals. Et ensuite à partir de septembre/octobre, on réattaque les salles. Car on a tourné partout pendant 2 ans et demi, on va s'absenter un peu et bosser pour faire toutes les modifs qu'on n'a pas eu le temps de faire.
