Iron Maiden - The Final Frontier
Pour commencer il faut bien se rendre a l'évidence, le groupe continue sa lente mutation effectuée depuis son precedent album, l'excellent "A Matter Of Life And Death", il s'en va vers des terrains beaucoup plus "Progressif" (ce n'est pas pour rien que le groupe tourne en ce moment avec Dream Theater) et "Classic Rock", cela s'entend des le 1er titre "Satellite 15 ... The Final Frontier", après sa tres (trop ?) longue intro et le chant accapela du air raid siren, le riff premier se fait plus Rock comme sur certaines compos de l'album "Dance Of Death" ou encore plus loin derrière nous, sur l'album le plus décrié du groupe "No Prayer For The Dying".
C'est encore bien dans ce domaine avec que le morceau suivant "El Dorado" se situe, ecoutable depuis deux mois en téléchargement libre, il a eu encore plus de temps a s'habituer a nos oreilles, certains détestent, d'autres adorent, il y a de l'entre-deux, il en reste un titre bien enlevé avec un Dickinson qui conte une histoire plus qu'il ne la chante, le refrain même si très simpliste reste bien en tête et le break dans un style oriental est très bien trouvé.
Mais c'est avec la troisieme chanson de l'album que celui ci décolle vraiment et qu'il commence a offrir ses plus beaux joyaux ! De ce "Mother Of Mercy" avec son intro toute en montée et sublime, son refrain de nouveau simpliste et accrocheur, on continue avec "Coming Home" et ses ambiance a la "Wasting Love" (et même "Tears Of A Dragon" tiré du 1er album solo du sieur Dickinson) et son magnifique break aperge/solo.
Ensuite c'est le retour d'un Maiden plus classique avec le titre "The Alchemist", surement la pour plaire aux die hard fans, certes classique mais bon titre tout de même.
C'est a partir de "Isle Of Avalon" que nous rentrons dans la meilleur partie de l'album, la plus Progressive (avec de longues parties instrumentales et de nouveautés), avec une bonne introduction qui n'est pas sans rappeler celle de "To Tame A Land" sur "Piece Of Mind" ou nos trois six-cordistes s'en donnent a cœur joie, puis vient le moment de "Starblind" qui n'aurait pas dépareillé sur l'album "Seventh Son", ensuite s'amorce encore une très belle intro a avec celle de "The Talisman" (dans un esprit a la "The Clansman" sur "Virtual XI") qui s'avère être un titre avec des cavalcades épiques, s'ensuit un "The Man Who Would Be King" très Prog' avec de magnifiques vocalises Dickinsonienne pour finir avec un long (11 mns) "When The Wild Blows" superbe made in Harris, avec des ambiances Celtiques de toute beauté !
Voila il faut s'y faire, Iron Maiden a changé, il se veut plus force tranquille, allant piocher dans ses racines Prog' et Rock plutôt que de se laisser mourir, pour pouvoir continuer a œuvrer encore un certain nombre d'années dans le milieu de la musique, le temps est venu de diviser les fans pour affirmer ce nouveau départ.
Au final ce n'est peut être pas l'album de l'année (il en laisse un paquet derrière lui), mais celui d'un groupe qui effectue un changement dans la continuité, qui va de l'avant en somme, des musiciens qui ont maintenant entre 52 et 56 ans, mais qui ont décidés de faire avec leurs ages (Scorpions a rentrer le dard a 65 , AC/DC finira sur ses 67) et veulent encore profiter du temps qui leur restent dans le cercle Métal (et musical en general).
En attendant Maiden est bel et bien vivant, dans la meilleure forme qui soit, la basse de Steve Harris continue de faire trembler nos caleçons en faisant courir ses doigts sur sa basse, le trio de guitaristes est encore aussi bon (si ce n'est plus qu'avant), il n'y a que Bruce qui montre un registre un peu moins étendu qu'avant, mais tout en restant un maitre étalon du genre !