Eths - Ankaa

Eths nous revient après presque 4 ans d’absence dans les bacs (un tout petit EP "Ex Umbra In Solem" en 2014), et délaisse quelque peu le néo métal pour entrer dans un univers plus sombre et plus orienté deathcore. Et le groupe en profite pour présenter également sa nouvelle chanteuse sur un album entier, Rachel, qui soutient ce virage death. À savoir que Rachel avait débuté au sein du groupe lors de l’EP précédent, sur quelques titres. Alors, que dire de "Ankaa" ?

 

Pour celles et ceux qui aimaient le néo metal à la française (comptant nombre de groupes sympathiques), la surprise va être importante. Eths s’affirme, se consolide fermement dans un style plus mature, mais aussi plus sombre avec quelques (petites) expérimentations. Et nous sommes en face d’un bon album, avec son univers propre. Les compositions sont de bonne, voire très bonne, facture, et l’ensemble s’écoute sans aucun problème de manière assez fluide. Mais si "Ankaa" forme un tout, c’est aussi un album où on peut puiser quelques titres qui ne dépareillerai pas un set metal.

 

De gros riffs, une voix puissante, une base basse/batterie carrée. C’est du solide. Côté voix, Eths a su évoluer et garder cette particularité où chant death et voix claire se côtoient sans choquer l’oreille. Les guitare, omniprésentes, ne font pas dans la dentelle ni les fioritures. Ici, point de long solo technique, nous restons dans l’efficacité ; il faut néanmoins noter que ces riffs restent suffisamment construits pour que l’auditeur ne reste pas sur sa faim comme il pourrait l’être avec de simples riffs rythmiques, cela va au delà. Et pour le combo rythmique, basse & batterie, nous sommes face un un solide socle efficace, avec quelques fantaisies de ci de là.

 

Alors, me direz-vous, où cela pêche-t-il ? Au niveau de la production, si l’ensemble est bien foutu, le mix final semble délaisser voix et batterie, et la basse plus encore. En effet, la guitare reste omniprésente et efface la voix au détriment de la compréhension des paroles. Il semble que les petites fioritures si sympathiques soient-elles au niveau de la batterie via les cymbales sont elles aussi effacée derrière la guitare. Quant à la basse, l’auditeur ne parvient à l’entendre que lors des passage calme. Sur la plupart des morceaux elle est écrasée, probablement pas le mix final d’"Ankaa".

 

Mais, surenchérirez-vous, est-ce un bon album ? Et bien OUI ! Indéniablement. L’univers de l’album forme un tout cohérent, rempli d’ambiances diverses. Des breaks efficaces, certains tempos lents et (toujours) cet mixité du chant font que ce dernier album de Eths est u bon album. On notera également l’arrivée de nappes synthétiques, de chœurs, batterie synthétiques, le tout par petite touches, plus ou moins discrètes. Et ces nouvelles expériences permettent aux différents morceaux de sortir du lot. Nous ne somme plus dans un album metal, mais dans un album avec un concept derrière. Bref, un bon album de notre prolixe scène metal française, qui parera sans aucune pudeur votre discothèque.