Epica - The Holographic Principle

Avec la régularité d'un horloger suisse, le combo de metal symphonique menée par la somptueuse rousse Simone Simons, nous livre un septième album en cette année 2016. Deux ans et quelques après un excellent "The Quantum Enigma", que pouvait on espérer du groupe qui semblait avoir atteint son apogée ?

Dans la jungle des groupes de metal sympho, genre particulièrement populaire aux Pays Bas (Within Temptation, After Forever, Stream of Passion...), difficile de se faire une place. Là où plein de groupes se contentent de plagier Nightwish ou de délivrer un metal très plat bourré de syntés cheap, en mettant en avant une chanteuse généralement canon pour compenser un manque d'originalité, Epica a su très vite se trouver une place de choix. Et pourtant à la base c'était pas gagné. Groupe dérivé d'After Forever, les néerlandais ont su au fur et à mesure d'une discographie irréprochable se forger un style unique.

Loin de se contenter de mettre en avant la plastique de sa vocaliste, contrairement à Amaranthe par exemple, Epica a toujours privilégié la qualité de ses compos, même si dans sa quête d'évolution, ils ont du faire évoluer le line up plus d'une fois. En 14 ans d'existence, le combo a vu plus de la moitié de ses membres changer. D'un groupe aux influences doom et gothique, on est passé progressivement à un genre de heavy death progressif lyrique.

L'une des particularité d'Epica, qui n'est pas en reste sur ce nouvel album, est la qualité des paroles. Loin des niaiseries pour gothiques dépressives de certains groupes, ils n'hésitent pas à parler de métaphysique, philosophie, mythologie antiques, politique et physique quantique. Après le sample d'un discours de Tony Blair sur le premier album, ne vous étonnez pas si vous entendez ici un passage de Sarkozy sur une des pistes !

Musicalement, on a toujours droit à la formule habituelle, choeurs épiques, nappes de synthés, dualité des voix entre Mark et Simone, phrases en latin, il n'y a pas de réelle évolution de ce côté là. Epica semble avoir trouvé son style et tel un AC/DC du metal sympho nous livre précisément ce qu'on attend d'eux, avec juste ce qu'il faut de refrains catchy et de petites surprises pour ne pas trop lasser. Peut être qu'au bout du 10ème album ils tourneront en rond à force d'exploiter le filon, mais pour le moment il est si vaste que ça passe sans problème. Difficile de dire qu'il est aussi bon que le précédent album qui était la quintessence du style, mais en tout cas "The Holographic Principle" ne déçoit pas. Simone est à son top niveau vocal, alternant entre chant rock mélodique et pop opéra, Mark est bien meilleur compositeur qu'à ses débuts, aidés par d'autres talentueux musiciens, notamment le batteur et l'autre guitariste, venus eux du death metal.

Un album qui donc, sans être forcément le meilleur, rentre dans la moyenne supérieure du groupe. Un peu moins accessible que prévu, mais pas non plus très surprenant. Certains titres sortent un peu du lot : "Edge of The Blade", "Beyond The Matrix" ou "Cosmic Algorithm", mais beaucoup rappellent pas mal d'anciens titres. Néanmoins, le groupe se permet une touche fantaisiste dans ses bonus tracks, au lieu des habituelles versions orchestrales ou accoustiques habituelles des titres de l'album, ils les ont ici réadaptés dans des versions très différentes, genre funky ou jazz manouche ! Très amusant pour terminer l'album.