
Senser - Sonic Dissidence
En 2014, Senser sortait, 1 an après leur dernier album, une version 20ème anniversaire de leur premier album "Stacked Up". Et depuis, plus rien. Si la discographie de Senser est, à notre sens, musicalement en dents de scie, il n’en reste pas moins que "Stacked Up" est un putain d’album de fusion. Sauf qu’en 1994, Senser n’est pas le seul groupe dans le genre, la fusion explosant : Urban Dance Squad, Pitchshifter, Asian Dub Foundation mais surtout Rage Against The Machine qui imposa son nom partout. Malgré un succès avec leur titre "Age of Panic", le groupe restera malheureusement par trop confidentiel, du moins dans nos contrées.
Et nous voilà en 2025. A priori aucune promo, pas d’annonces sur les réseaux, et « boom », nouvel album. Senser revient à la charge, ce non sans renier ni changer son propre style. Car Senser, c’est 2 chants distincts, l’un masculin et rap et l’autre féminin plus chanté et lyrique, des riffs rock voire metal, un hybride musical hip-hop, rock, metal, samples, musique électronique. Le tout avec un engagement politique clairement affiché antiraciste, écologique (donc à gauche). LA marque de fabrique de Senser, qui parvient avec brio à assembler tous ces éléments. Alors, que donne ce "Sonic Dissidence" en ce mois d’octobre 2025 ?
On retrouve le Senser « grande époque » ! Le Senser de "Stacked Up" qui avait fait sa renommée : phrasé au scalpel, parties chantées fluides, rythmique hip-hop/rock voir metal, riffs accrocheurs. Sans oublier des parties plus trip-hop. Le flow de Heitham Al-Sayed, tout en staccato est ultra efficace et la vocaliste Kerstin se fond dans ce rap-metal avec une habileté sans pareil. Pas d’échappatoire ici, en mode parpaing revendicatif. Et l’ensemble des titres est bon, voire même très bon. On notera même, et ce qui étonnera plus d’un auditeur, le morceau "Hardbinger" qui débute dans le plus style thrash façon Slayer (on s’y croirait) pour mieux, tout en gardant le rythme de ce genre auquel Senser ne nous a pas habitué, revenir sur du pur Senser. Et du coup : thrash et rap, ça fonctionne ? Bougrement bien !
Senser est toujours présent, sans pour autant surfer sur sa gloire passée et ne proposant que des reprises comme peut le faire RudeBoy d’Urban Dance Squad (même si UDS c’est vachement bien).Senser, groupe actuel, bien présent, qui n’a rien perdu de sa superbe. On y va, et à fond !
