Under The Skin
Under The Skin est actuellement la petite curiosité dans les salles, puisque c’est un film contemplatif, qui ne donne pas d’explications à ses trips visuels, et qui surtout raconte l’histoire d’une extra terrestre venue sur terre pour absorber les hommes au cours d’accouplements métaphysiques. Sur les ingrédients, mon cinéma par essence. Dans les faits, malgré une adhésion évidente à la plastique… La mutante c’était pas si mal en fait…
La redondance de ce film est sans doute ce qui pèse le plus dans le contre à l’issue de la découverte. D’autres films sur les chasseurs de l’autre sexe (Maniac particulièrement) avaient eux aussi affaire à cette redondance, mais ils parvenaient à la dépasser en étoffant la psychologie de leur personnage, ou en modifiant les circonstances de l’évènement… Ici, les apports ne seront que visuels, la structure est toujours radicalement identique. Et assez vite, on se rend compte que les expérimentations visuelles (magnifiques) sensées être livrées à l’interprétation du spectateur pour éluder le gros budget ou les révélations trop radicales (le local de coopulation, projection psychique ou carrément intérieur de vaisseau spacial alien ?) vont toutes de soi et qu’elles n’offriront rien au spectateur. Under The Skin n’est pas vraiment un film métaphorique, bien qu’il en prenne la forme et les atours, c’est juste un film particulièrement froid qui suit son personnage jusqu’à la fin (une des meilleures scènes du film).
En fait, si quelques séquences inattendues ont le potentiel pour marquer la rétine (l’étrange ballet de peau flottante notamment, le film a bien exploité sa thématique de la peau, sous laquelle l’alien se cache), l’ensemble du film ne va pas chercher très loin, se contentant de soigner sa facture esthétique, et parvenant à créer une ambiance froide plutôt appréciable. Un peu comme l’était Beyond The Black Rainbow, à cela près que BTBR avait un script incompréhensible qui avançait et qui faisait appel à davantage de sentiments. Dans Under The Skin seul la petite incartade amoureuse à mi-parcours semble enfin exploiter le registre, avant de s’expédier vite fait et de revenir au rythme d’abattage, parce qu’on crève la dalle chez les extra terrestres. Reste néanmoins une récréation d’intello plutôt sympathique, particulièrement aguicheuse.