Halloween 2 (2009)
Devant l’immense succès du remake et du talent de Rob Zombie, les producteurs proposent vite de lancer une suite remake afin de redonner un second souffle à Michael Myers. Plusieurs réalisateurs sont contactés pendant que Rob se tâte (deux réalisateurs nationaux seront particulièrement intéressés), mais il reprend finalement l’affaire, et détourne totalement le matériau de nos attentes.
Ainsi, le remake d'Halloween 2 dure 20 minutes. Les 20 premières du film. Après, on part sur des territoires vierges. Et ces territoires sont particulièrement intéressants, puisquequ'ils apportent vraiment quelque chose de neuf à la saga. En effet, si Rob respectait la tenue vestimentaire de Michael dans son remake, il l’attife ici comme un clochard, un voyageur solitaire itinérant, qui ère dans la région. Couramment, il est un gars normal, mais attention lorsqu’il remet son masque. Imprévisible, nous pénétrons dans une ambiance nouvelle, rappelant par moments La Maison des 1000 Morts (la rave). Une évolution graphique inattendue, par ailleurs complétée par des évolutions de personnages intéressantes. Le Dr Loomis est devenu un vieil opportuniste dépassé par la réputation de ses travaux, Laurie a été adoptée par le shérif Brady, qu’on découvre vivant comme un red-neck, alors que Lindsay s’est totalement replié sur elle-même après son traumatisme face à Michael. Ca, c’est de l’innovation.
Cette galerie des personnages va être à nouveau confrontée au retour de Michael, et les réactions vont être loin d’être les mêmes. Cruel avec Lindsay, le film s’offre un final conséquent, où chaque personne joue son rôle de manière différente. Loomis profite peut être de la situation pour tenter de redorer son nom… Et ce lien télépathique entre Laurie et Michael… Plus crédible que dans Halloween 5 (car passant essentiellement par le rêve ou les impressions), c’est à nouveau un signe de fraîcheur. Car ce lien est prétexte à nous illustrer la pensée de Michael : un univers malade, aux graphismes tape-à-l’œil, tout droit sortis d’une Maison des 1000 Morts. Torturé plus que jamais, Michael et sa folie sont pour la première fois dans la saga représentés explicitement (sa mère et lui enfant sont des personnalités qui vivent avec Michael).
Plus glauque que stressant, ce nouvel opus a de quoi interloquer pour son désaxement par rapport au mythe, qui n’apporte pas tant que ça au final. Les innovations touchent surtout aux icônes, sans nous donner à voir d’histoire particulièrement excitante.