Texas Chainsaw 3D
Dernier opus paru dans la douleur, puisqu’il s’agit d’un film qui aurait dû sortir en janvier 2013 et dont la projection en salle a été repoussée jusqu'au 10 juillet : Texas Chainsaw 3D. Malgré son bon succès aux USA, nous n’avons pas eu la chance de le voir en salle, et on s’attendait donc à une sortie DVD avec un bon marketing (ne prenons pas de risques, vendons directement en DVD, c’est plus cher). Le tout pour un programme qui s’annonçait catastrophique au vu de sa bande annonce, et que le visionnage au complet vient à peine relever. Saw is family, comme nous annonçait la bonne série B qu’était le troisième opus.
Le trailer balancé sur le net m’avait bien fait rire quand je l’avais découvert. On voyait une bande d'étudiants vulgaires arriver dans une magnifique maison (bien loin des macabres ornements de Hooper), un glandu ouvrait une porte et là Leatherface en jaillissait en gueulant et en faisant vrombir la tronçonneuse. Genre il attendait dans le placard coincé depuis des années que quelqu’un vienne le sortir de là. Et finalement, une ou deux petites scènes parviennent à fonctionner, sans qu'on relève la note de ce gâchis désastreux. Précisons que ce film oublie complètement la suite de Tobe Hooper et se lance dans une nouvelle direction assez ahurissante (à savoir la filiation via une marque de naissance). Le générique de début reprend les images de Texas Chainsaw Massacre, puis nous avons un décor de la même maison reconstituée où les rednecks arrivent, tirent dans le tas (sur des acteurs qui évidemment ne ressemblent pas aux membres de la famille de l'original) et foutent le feu. Vive le Texas. Mais ils trouvent un bébé à proximité du carnage. Alors une famille l’embarque et se prépare à lui mentir sur ses origines. Des années plus tard, le bébé est devenue une bombasse qui reçoit une lettre de sa vraie famille. Intriguée, elle part à l’aventure en emmenant ses amis au passage. Notre bande de glandus est donc agaçante comme il le faut sans le charme du nanar . Ils arrivent dans une maison, un d'eux commence à fouiller partout, et trouve la porte en métal coulissante qui mène à la cave. Et là, même premier meurtre au marteau que dans l’original et le remake. On patiente donc une quarantaine de minutes avant que les hostilités commencent. Et là, c’est du cahier des charges en mode catalogue. Crochet ? Check. Gore un peu mais pas trop (la tronçonneuse qui coupe le mec en deux en plein cadre mais y a rien qui coule du ventre, genre c’est de la viande qui reste bien en place) ? Check. Poursuite entre l’héroïne qui crie et Leatherface ? Check, le tout aligné sans originalité, avec une musique un peu musclée pour mettre du rythme.
Un petit plus pour la scène du cercueil même si ce dernier est tellement grand que la fille semble pouvoir éviter la lame en se poussant simplement sur le côté, puis il y a enfin une scène de groupe avec tentative d’évasion. La meilleure scène du film, celle où le suspense fonctionne le mieux et où on retrouve le concept série B de Texas Chainsaw Massacre 3 (ne vous attendez pas à ce que je compare à Texas Chainsaw Massacre 2 ou 1). Malheureusement, ceci débouche sur un concept douteux : un jeu de trap-trape avec Leatherface qui fait le loup. Pour sauver les copains, on fait : « Hey, Leatherface, tu n’arriveras pas à m’attraper ! » et ce dernier rapplique pour jouer et c’est parti ! On a une initiative intéressante pourtant, un passage en fête foraine avec Leatherface qui courre avec sa tronçonneuse au milieu d’une foule de badauds ahuris. Et il ne blesse personne. Mais vraiment personne. Il poursuit sa victime jusqu’à un manège où elle se réfugie, puis il se casse. Après un gâchis pareil, le doute n’est plus permis : Texas Chainsaw 3D est une pure œuvre de producteur, qui exploite le filon sans rien ajouter à la saga, ni même faire plaisir aux fans. Un massacre de flic (nouveau masque avec peau de visage un peu gore, check !) pour tenir jusqu’à la fin, aux révélations d’une connerie abyssale. Avec un petit massacre en broyeur à viande où on voit au grand maximum un peu de sang, notre jeune adulte découvre enfin qu’elle est la cousine de Leatherface (quand ce dernier ne la tue pas parce qu’elle a une marque de naissance et qu’il la reconnaît après toutes ces années (WTF ?)). Et là, elle tue les méchants flics qui voulaient tuer Leatherface, ces texans dégénérés. Puis elle part vivre avec lui sans sa belle maison qu’on se demande toujours qui y fait le ménage pour qu’elle soit impeccable comme ça. Quand on ne supporte plus la beauferie texane, rien de tel qu’un séjour chez les psychopathes. Bref, ce discours sur la famille est d’une connerie telle qu’on n’est pas surpris. Après un tel fiasco, malgré le succès du film, on espère que le prochain projet sera un peu plus sérieux. La 3D permet ici de faire ressortir quelques trucs comme une lame de tronçonneuse par ci par là, un ou deux objets jetés à la caméra, et pour des décors pas trop mal éclairés dont on peut profiter. Mais vraiment pas de quoi relever l’ensemble.