Insidious - Chapitre 3

Initiée en 2010, la saga Insidious est l’un des fleurons de la célèbre maison de production Blumhouse, dirigée par Jason Blum. Alors que les deux premiers volets signés James Wan (Saw, The Conjuring) se concentraient sur les mésaventures ectoplasmiques de la famille Lambert, cette préquelle raconte l’histoire de Quinn Brenner (Stephanie Scott, prochainement l’adaptation cinéma de Jem et les Hologrammes) qui, en tentant de contacter sa mère décédée d’un cancer, fera revenir involontairement un esprit démoniaque. Elle devra tenter d’obtenir l’aide de la médium Elise (Lin Shaye), protagoniste des deux premiers volets, qui ne veut malheureusement plus utiliser son talent suite à un accident récent…
 

 

Comment faire prospérer une saga qui rapporte de l’argent ? En se concentrant sur un personnage secondaire, pardi ! Voilà ce qu’a dû se dire Jason Blum en voyant les recettes des deux premiers volets (ensemble, plus de 180 millions de dollars autour du monde pour un budget cumulé de 6 millions et demi de dollars). Et en effet, pourquoi pas ? Le personnage d’Elise était sûrement l’aspect le plus intéressant de ce qui est considéré comme beaucoup comme l’une des meilleures sagas horrifiques actuelles (au vu des autres prétendants à cette couronne, ce n’est pas difficile). Il y a ainsi une certaine gravité dans le film, se faisant sentir par les deuils respectifs de Quinn et Elise, ce qui apporte une touche sérieuse qui manquait surtout dans le deuxième film (ah, les jump scares avec le siège pour bébé…). Et même si le remplacement de James Wan (qui a droit à son caméo) par son scénariste/acteur Leigh Whannell (Steven Specs dans le film) pouvait effrayer, la mise en scène est assez bonne, jouant plus sur le vide du cadre que les jump scares. Ces derniers, encore présents, sont ainsi réduits et mieux amenés, grâce à une tension assez bien gérée. Les acteurs sont convaincants, on s’attache assez facilement à la jeune Quinn et à Elise et certains moments sont même assez touchants (le dialogue entre le père de Quinn et un voisin qui vient de perdre sa femme). Bref, tout se retrouvait amélioré et , même si on n’était pas en face d’un  grand film d’horreur, Insidious 3 se trouvait assez efficace et sympathique, tout en étant assez bien connecté avec les autres volets par de nombreux détails ainsi que la présence d’un fantôme ayant un fort impact à la fin du premier Insidious et sa suite (je m’arrête ici afin de ne pas révéler l’intrigue à ceux qui ne les ont pas vu).
 

 

Alors pourquoi avoir utilisé des temps du passé ? Car malheureusement, tout est flingué dans un climax extrêmement mauvais. Tout commence avec l’apparition des sidekicks « comiques » joués par Leigh Whannell et Angus Sampson (aussi aperçu dans Mad Max - Fury Road), qui plombent le film par leur lourdeur. Puis on a droit à un combat entre Elise et un fantôme, où l’héroïne lâche même un « bitch » assez surréaliste. Et tout se termine par du mélodramatique (ce que le film avait pourtant réussi à éviter un bon moment) et un jump scare complètement foireux et inutile pour rappeler que nous somme dans Insidious, cette saga commençant chaque épisode par une musique orchestrale censée faire peur et plombée par ces-dits jump scares qui parasitent tout film d’horreur actuel alors que le peur qu’ils provoquent n’est que temporaire. Espérons que le prochain volet, évident au vu des 93 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de dix millions, aille plus dans la direction de la première partie du film plutôt que de son embarrassant climax….