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Ouija

Écrit par M[ts] le .


Petit rappel en guise de préambule : Le oui-ja est une planchette de bois pour laquelle plusieurs formes sont possibles. Elle est munie de trois roulettes à billes pour se déplacer plus aisément, et percée en sa pointe d'un trou pouvant recevoir un crayon. Elle est conçue pour écrire des messages directement sur une feuille de papier, et aussi pour se déplacer vers des lettres que l'on aura disposées sur la table. À ne pas confondre avec la planche de ouija généralement décorée et dessinée, représentant les lettres de l'alphabet latin, les dix chiffres arabes, ainsi que les termes « oui », « non » et « au revoir ». Sur cette planche de ouija, une « goutte » (oui-ja) se déplacera et désignera aux participants des lettres, formant ainsi des messages. Ce dispositif est utilisé le plus fréquemment au cours de séances de spiritisme car plus facile à manier, et permettrait à l'esprit contacté de se manifester de manière intelligible aux participants, en épelant les mots.
 
Le film a pour centre l’utilisation de la goutte et de la planche de oui-ja. Initialement utilisé par deux petites filles juste pour s’amuser, on s’apercevra (non sans mal) qu’une fois adolescentes elles ont ouvert une brèche vers un au-delà peu sympathique… Sans « spoiler » les méandres scénaristiquement pauvres du film, on devine aisément qu’un mauvais esprit va venir trucider les jeunes filles et leurs amis par différents moyens… Et l’une des protagonistes / héroïne va tout faire pour sen défaire, forcément. Si l’utilisation d’un oui-ja n’est pas nouvelle (voir ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ouija#Dans_la_fiction), le spectateur s’attend à un vrai film d’horreur où l’emprunte de la spiritualité et du spiritisme est étalé en long, en large et en travers.
 
 
Il faut attendre la moitié du film pour que l’apparition effective des mauvais esprits invoqués ait lieu, tout comme la « chape » angoissante que ceux-ci suscitent laisse planer sur les protagonistes de l’histoire. Et c’est là que le bas blesse. Bien qu’une certaine tension soit palpable au sein des acteurs, le spectateur reste sur sa faim.  Tout au long du métrage, qui réellement débute d’un peu moins d’une heure, nous attendons ce que tout bon film d’épouvante / horreur peut nous apporter : des visions cauchemardesques, des esprits torturés et torturants ayant subit mille et un sévices, le tout dans de nombreuses scène du film. Il n’en est malheureusement rien. En effet, sur les 90mn de l’histoire, nous devons amasser quelques 20mn de scènes de ce genre. Et c’est trop peu. La plupart des scènes se focalisent sur les héros qui mènent un ersatz d’enquête sur le pourquoi du comment, tiré par de grosses ficelles décelées trop aisément, le tout pataugeant dans des longueurs aussi abyssales que le scénario ne devant pas dépasser une page. 
 
Nous nous ennuyons. Ouija ne fait pas peur. C’est un film poussif où le côté spiritisme n’est qu’un prétexte à des scènes d’épouvantes ou d’horreur trop courtes, trop sporadiques. les « jumpscares » sont prévisibles, le premier mort est prévisible, le « méchant » est prévisible… Nous y trouvons même un personnage secondaire inexploité alors qu’il aurait pu l’être facilement (Nona, la grand-mère / nounou, en fait on ne sait pas trop). Nous sommes en présence d’un nouveau genre finalement : l’horreur « brave » comme pourrait-on dire dans le sud. Gentillet, simple, bonhomme…
 
Les acteurs sont aussi expressif qu’une planche de  oui-ja sur laquelle la « goutte » glisserai sans à-coups et sans accrocs, en restant sur des clichés, avec des acteurs insipides et pas crédibles.  L’ironie est que l’on peut résumer Ouija avec une phrase du film : « Promets moi que tu ne cherchera pas de réponses auprès des morts » (Nona la nounou / grand mère).

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