Hostel - Chapitre 3
Hostel a pu marquer en son temps (dans les bons débuts du gore grand public), il est difficile d’imaginer comment une telle formule pourrait réussir à se renouveler. Avec un premier opus qui s’attaquait au capitalisme sous un angle plutôt beauf, puis un second qui faisait de l’horreur pure mais un brin répétitive (difficile d’être surpris), un troisième opus pouvait-il encore apporter quelque chose en plus ? Oui, si l’on considère que de délocaliser l’action dans Las Vegas, en plein cœur des Etats Units, pouvait attaquer le capitalisme sur son propre territoire, et qu’il y avait moyen de faire du politiquement incorrect avec du gore poisseux. Mais c’est le film dans notre tête. Sur l’écran, Hostel III est bien différent…
Et paf, dès l’introduction, on sent le produit calibré pour un public qui n’a rien vu d’autre que les Saw, et qui croient qu’un sévices classique remplit le cahier des charges. Si les Saw craignaient vraiment pour leurs scénario, leurs sévices avaient au moins le mérite d’être un peu tordus. Ici, rien de dépasse de ce produit pensé pour être un DTV qui, comble de la prétention, se permet d’être suggestif là où on attendait des effets gores. Certes, il se permet de faire pisser le sang à quelques moments. Le moment le plus graphique doit d’ailleurs être le passage où un boureau arrache le visage d’un de nos trouducs devant une assemblée de types en costards qui applaudissent et qui parient. Analysons la scène. Le point gore culminant du film constitue la routine de n’importe quel chapitre d’Hellraiser (donc, c’est raté pour ceux qui attendaient du sang).
Le principe de ces nouvelles mises en scènes de torture est quant à lui totalement fantaisiste. Comment peut s’organiser le moindre pari en regardant un bourreau torturer un gars avec différents outils ? Ils parient sur les décibels de ses cris ? Incohérent dans sa logique (les premiers avaient, dans leur simplicité, acquis un statut beaucoup plus crédible), Hostel III retardera un maximum les mises à morts de ses crétins de jeunes adultes (comptez une demi heure avant d’apercevoir une goutte de sang), nous imposant de longues scènes de dialogues fades et sans aucun intérêt. Avec des idées plus couillonnes les unes que les autres, le film finit par exploiter le filon de l’hypocrisie, en laissant son héros massacrer tous ses gardiens en poussant des cris de guerre tels que : « Vous voulez du spectacle ? Je vais vous en donner ! Tiens, prends ça enculé ! Tiens, tu aimes ! Je t’encule ! Je t’encule ! Tu aimes ? Tiens prends ça fils de pute ! Et tiens dans ta gueule !... Et j’encule ta mère ! ». Putassier, racoleur et d’une inutilité sans nom, Hostel III fait partie de ces films qui vous gâchent une heure et demie de vie que vous auriez pu consacrer à faire cuire des pâtes ou à déguster le foi gras de noël. Bref, si vous voulez vous chauffer cet hiver, vous savez quel DVD choisir pour faire l’allume-feu.