X-Men - Le Commencement
Quand les X-Men ont commencés à apparaître sur le grand écran en 2000, On y voyait l’émergence d’une grande saga fantastique à effets spéciaux qui pourraient s’avérée très fréquentable à la longue. Le second opus a continué à nous faire espérer, car s’il met un peu plus l’accent sur le personnage de Wolverine (en s’écartant du même coup des autres X-Men ), il nous tisse une toile de fond assez imposante. X-Men 3 - L'Affrontement Final, c’est la déconfiture. Un block buster bourré d’effets spéciaux qui s’éloigne de l’esprit de la saga, en incitant les mutants à abandonner leurs don (Couac ?!). Bref, ce fut la déception totale, et la consécration de Brett Ratner au rang de génie pour les masses et au rang de tâcheron bousillant les mythes qu’il touche chez les fans. Que pouvait-on donc attendre du film de Matthew Vaughn, le réalisateur d’un Kick Ass geek à souhait et totalement irresponsable ? Tout simplement la meilleure genèse de super-héros qui soie sortie ces dernières années. A la poubelle, les autres Marvel sortis depuis spiderman 3, nous voici revenu dans un esprit ludique et intelligent, empruntant à Watchmen et au premier X-Men pour se forger des origines définitives.
Script à rebondissements, nouvelles têtes, clins d’œil référentiels, cet Origins cumule les points réjouissants qui sauront contenter les fans. Curieux que le réalisateur, qui affirmait encore il y a peu que les films de super héros commençaient sérieusement à épuiser le filon, parvienne à tourner cette séquelle en essayant de s’éloigner des clichés du genre. Le problème, c’est que Watchmen est sorti avant lui. Et que dès qu’on les mets côte à côte, on pointe vite des similitudes. Notamment le fait que X-Men - Le Commencement refasse lui aussi l’histoire à son goût, en prenant la crise des missiles cubains comme toile de fond du dernier acte. Très ludique, un peu pyrotechnique, mais dans l’esprit, ça n’est pas vraiment du renouveau. Qu’importe, les conclusions donnent complètement dans l’originalité, en prenant leurs distances avec l’Histoire. Mais il n’y a pas que ce contexte historique (assez réussi, avouons le) qui fasse la sympathie du film. En plus de nouveaux mutants (certains nous intéresse, d’autres beaucoup moins (Angel, rhabille toi !)), on nous offre un vrai méchant iconique, joué par un Kevin Bacon impeccable en mutant surpuissant considérant l’avènement de l’énergie atomique comme le déclencheur des mutations. Bref, un sale type intelligent comme on aime les voir, qui nous réservera d’ailleurs de belles surprises.
Le mutant téléporteur trouve enfin d’excellentes techniques pour gérer son pouvoir (avec style, en plus) et ses apparitions possèdent enfin la virtuosité qu’on était en droit d’attendre pour un tel pouvoir. On explore la psychologie des autres mutants. Moins torturée que les héros de Watchmen, nous en revenons toujours à l’acceptation impossible des mutants par les humains, qui les considèrent vite comme une menace. Ce thème est plutôt bien exploré par les différents protagonistes, et chose curieuse, il finit par nous faire adopter le point de vue des mutants révolutionnaires qui veulent exterminer la race humaine pour laisser celle des mutants s’épanouir. Pas vraiment surprenant de la part d’un geek comme Vaughn, mais un point de vue qu’on sent légèrement téléguidé, bel exemple de l’individu contre la société qui sera toujours amené à se battre pour maintenir son existence. A part le professeur Xavier (dont l’argumentaire est vite réduit à néant), il n’y a que Magneto qui ait vraiment du relief, et qui peu à peu finit par ressembler à son créateur. C’est thématiquement plus riche que la moyenne, mais on ne passe hélas pas à côté de bons clichés, du type la sagesse est meilleure que la colère… Certes, c’est gentil, mais est-ce que ça méritait vraiment 15 minutes de scène gentiment sentimentale pour être illustré ?
Point de vue action, ça aime toujours faire péter des trucs (un yacht, un bâtiment complet de la CIA) mais les effets restent plutôt mesurés, dans des proportions qui divertissent sans prendre le pas sur les enjeux. Les effets sont d’ailleurs parfois discrets (Magneto n’est pas très tape à l’œil dans ses premières interventions), en bref, Vaughn réussit à rester humble sans devenir trop bavard. On retrouve quelques scories de son style, notamment lors des entraînements des nouveaux mutants, dans un style trop proche des comics pour être innocent. C’est la seule séquence que j’ai trouvé un peu trop artificielle dans la forme pour convaincre.
En fin de compte, c’est un divertissement grand public de bonne tenue, plutôt efficace et qui fait passer un bon moment au cinéma. En nous prenant, il est vrai, dans le sens du poil (les multiples allusions aux autres films réjouiront vraiment les fans), le film de Matthew nous ramène sur de bons terrains pour les super héros, mais on est toujours loin de révolutionner le genre… Si il a du bon succès, m’est avis qu’on va encore se manger de l’Histoire réinventée pendant un sacré bout de temps…