Conjuring 2 - Le Cas Enfield
Vous avez de la chance, chers lecteurs et chères lectrices, car pour vous ramener cette critique, j’ai dû survivre à une bande de gamins qui se sont bagarrés pendant la projection, criaient en permanence et n’arrêtaient pas de partir en insultant le public. C’est donc aussi lessivé, le sentiment de beurre étalé sur une tartine trop grande que votre Monsieur Popcorn est revenu, fatigué mais triomphant, une critique du second volet de Conjuring à la main pour votre site de métal préféré. Mais est-ce que cela valait autant de souffrance ?
Conjuring 2 : Le cas Enfield suit donc le couple de chasseurs d’esprits Ed (Patrick Wilson, Sucker Punch) et Lorraine (Vera Farmiga, Bates Motel) Warren. Cette fois-ci, ils partent en Angleterre aider une famille qui voit leur maison possédée par un fantôme fort rancunier. Ils vont devoir vérifier l’authenticité de cette affaire surnommée dans les médias comme le « Amytiville anglais ». Mais pour le couple, qui revient justement affaibli de cette dernière affaire, sauront-ils croire à ce qu’ils verront ?
James Wan est un excellent metteur en scène, sûrement l’un des plus grands actuellement dans le domaine de l’horreur, un homme qui arrive à rendre un film au scénario aussi prévisible que Dead Silence beau et à tenter (en vain) de rendre Insidious 2 effrayant, et il prouve encore son talent de mise en scène dans ce film. Celui qui a commencé sa carrière avec le premier Saw (le seul bon, d’ailleurs) nous concocte des scènes absolument terrifiantes et réussies, comme cet interrogatoire de dos d’une fillette par Ed Warren ou bien la scène d’introduction, superbe reconstitution d’Amytiville qui balance aux flammes le premier volet de cette saga. Privilégiant les plans d’une durée plus longue afin de faire ressentir lentement de la terreur dans le dos de ses spectateurs, Wan est sans aucun doute le meilleur point de ce film et prouve encore une fois son talent.
Malheureusement, il ne suffit pas d’un grand réalisateur pour faire un grand film. Ainsi, bien que l’on ait droit à des effets spéciaux de qualité et des acteurs convaincants, le scénario pêche par une certaine prévisibilité et aurait mérité autant de soin que la mise en scène. On en est à un point tel que l’on se trouve souvent en avance sur les personnages (le nom du fantôme, que l’on peut voir dans plusieurs scènes avant que l’on en ait réellement besoin) ou bien sur les faux « twists », qui sont parsemés de ci et là, vite démontés par le public, même quand celui-ci est constitué de jeunes énergumènes irrespectueux qui feraient passer votre serviteur de 19 ans pour un vieux con.
Au final, alors que tous les ingrédients étaient là pour faire de cette suite de Conjuring un grand film d’horreur, nous faisons face à un sympathique train fantôme à la mise en scène superbe, ce qui reste quand même mieux qu’une bonne partie de la production horrifique récente. Bref, de quoi rapprocher James Wan du trône des grands réalisateurs de films de genre contemporains et prouver que son prochain film, l’Aquaman du DC universe, peut être un film de grande valeur.