Ghostbusters
Il est toujours compliqué de parler de reboot et remakes actuellement. En effet, certains films touchés par cette mode sont semblables à des madeleines de Proust intemporelles que de nombreuses personnes chérissent. Et si certains films ont une véritable excuse d’amélioration ou de modernisation qui les rendent bons (les Halloween de Rob Zombie, Evil Dead par Fede Alvarez) voire meilleurs que l’œuvre originale (The Thing de John Carpenter, remake du déjà très bon La Chose d’un Autre Monde), la plupart semblent produites que d’un point de vue financier afin de profiter de la renommée d’un nom connu. Ce renouveau de la saga Ghostbusters partait donc déjà mal. De plus, à cela vient s’ajouter une campagne promotionnelle désastreuse entre bandes-annonces peu rassurantes, une nouvelle version de la chanson du film remodernisée (dans le mauvais sens du terme) et une polémique sur la nature féminine de l’équipe (ce dont a profité Sony en critiquant de misogynie ses détracteurs, ce qui n’est évidemment pas le cas de tous ceux ayant émis des craintes face à ce film). Mais au final, que vaut cette nouvelle version de Ghostbusters ?
L’histoire est donc celle de trois scientifiques qui, rejointes par une new-yorkaise pure souche et un secrétaire aussi beau que stupide, partent à la quête des fantômes qui errent dans Big Apple, à leurs risques et périls.
S’il y a une chose que l’on peut reconnaitre à ce film, c’est de porter la patte de son réalisateur, Paul Feig. On y retrouve ainsi sa muse Melissa McCarthy ainsi que Kristen Wiig qui a écrit son premier film Mes Meilleures Amies mais également son humour assez gras qui peut des fois fonctionner comme dans le sympathique Spy mais peut également ne pas plaire (l’auteur de ces lignes n’a pas pu terminer Les Flingueuses). Malheureusement, cela ne passe pas vraiment ici avec notamment de nombreuses blagues scatologiques entre vomi (à force d’utiliser la blague du slim dégoulinant, cela en devient très lourd) et flatulences, même vaginales (soupir…). L’histoire se voit donc comme alourdie, pas aidée par du fan service et des caméos aussi délicats qu’Albert Dupontel avec un extincteur (oui, j’aime cette blague !). Petite précision : la faute ne revient pas aux actrices qui font preuve d’un certain charme comique mais à écriture ayant beaucoup de mal avec sa classification tout public et une réalisation moyenne par moment (fallait-il réellement quatre plans pour montrer un homme être balancé contre un mur ?). Et ne parlons pas des effets spéciaux numériques à la réussite partagée (Vous voyez ces gifs avec un tableau d’une personne qui se transforme en jump scare ? Voilà à quoi ressemble le premier fantôme du film) et un travail de caractérisation assez raté pour certains personnages (le secrétaire joué par Chris Hemsworth devient lourd de bêtise à la longue).
Attention, cette version de Ghostbusters n’est pas une purge absolue d’un niveau Aladin et contient quand même une ou deux idées intéressantes (notamment dans un climax relativement divertissant) et un rythme plus moderne mais est-ce que cela suffit ? Au vu du restant, c’est bien peu et cela ne justifie aucunement cette nouvelle version. Bref, si vous voulez voir Ghostbusters, achetez-vous les deux films originaux en DVD ou Blu ray, cela sera bien mieux que de se taper un nouveau reboot foiré de presque deux (longues !) heures sans leur charme et leur humour.