Star Trek - Sans Limites

Reprendre une saga fructueuse financièrement peut être compliqué pour un réalisateur, surtout quand votre prédécesseur est parti pour la saga ennemie et lui a fait rapporter plus de deux milliards de dollars. La tâche était donc ardue pour Justin Lin avec ce troisième volet de Star Trek, sous-titrée « Sans Limites ». Alors que l’Entreprise a été crashée suite à un guet-apens, son équipage se retrouve divisé en plusieurs groupes. Nos héros vont devoir donc, malgré leur séparation, affronter Kraal, un ennemi semblant avoir un lien avec Starfleet…

Ce nouvel opus de Star Trek tente de pallier l’un des reproches faits aux deux volets précédents par le biais de la séparation du groupe en essayant de travailler un peu plus les autres membres de l’équipage plutôt que Spock et Kirk. Mauvaise pioche : même de cette manière, Kirk reste encore le personnage principal et ses amis ne sont qu’à peine effleurés malgré quelques idées comme l’homosexualité de Sulu ou le rapprochement entre Spock et Bones. Le scénario aussi regorge d’ides comme l’utilisation de la mort de Léonard Nimoycomme moyen d’interroger Spock sur sa propre mortalité mais ces idées sont tellement courtes ou lancées trop tard (la vraie nature de Kraal) qu’elles sont plus proches d’étoiles filantes.

Quant à la mise en scène, si elle s’avère par moment dynamique (ce qui est néanmoins le minimum quand on se vend sur le réalisateur de deux volets de Fast and Furious), elle rappelle dans ses bons moments le style J.J. Abrams (notamment la mise en avant dans un même mouvement d’une action avec une autre ou bien des conséquences de cette dernière) sans éviter le brouillon (cette poursuite nocturne dans l’entreprise écrasé).

Mais est-ce pour autant un mauvais film ? Loin de là car ce nouveau Star Trek se tient en tant que divertissement avec des scènes d’action efficace (l’attaque spatiale de l’entreprise), ses personnages aidés par une cohésion d’acteurs efficace ainsi que les quelques idées citées plus haut. Donc, pour un simple moment à passer accompagné d’un popcorn bien sucré et d’une boisson rafraichissante, le film tient la route. Il reste néanmoins dommageable d’être retombé dans le simple divertissement après deux volets ayant outrepassé ce statut avec notamment les arcs narratifs tragiques croisés de Kirk et Spock, la naissance de Kirk tiraillé entre l’infinient grand destructeur et l’infiniment intimiste relatif au tragique accouchement ou le parallèle d’une violence cyclique proche de l’actualité dû à une politique belliqueuse du second volet. En effet, un film divertissant est peut-être bien mais un divertissement alliant les idées de scénario trgaiques et les corrélations actuelles reste quand même mieux…