Les Dents De La Mer

La petite ville d’Amity est en effervescence. En effet, la saison estivale va commencer et constitue la principale source de revenus des habitants. Malheureusement, un requin semble attaquer les nageurs imprudents. Alors que le maire lui met une pression forte pour maintenir l’ouverture des plages, le shériff Brody va se lancer avec l’aide d’un océanographe et d’un capitaine de bateau acariâtre à la recherche du squale meurtrier…

Il suffit de quelques notes de la légendaire musique de John Williams pour bien nous plonger dans le film qui lancera la vague des blockbusters et installera à tout jamais Steven Spielberg sur le trône des réalisateurs à grand spectacle. Et pourtant, la tâche n’était pas aisée. Les différents problèmes survenus lors du tournage sont devenus légendaires, tels les dysfonctionnements constants de requins mécaniques qui pousseront la monteuse Verna Fields à montrer le moins possible sa créature (l’un de ces « malheurs » qui s’avérera au final bénéfique).

Posant les bases des films à grand budget, Les Dents de la Mer s’avère pourtant supérieur à un grand nombre de ses cadets, que ce soit par la bonne écriture des personnages qui les rend directement plus humains (notamment notre trio de héros qui s’avèrent avoir chacun un lien fort avec l’eau), une interprétation dans tous les rôles (même dans les seconds rôles, interprétés en partie par des habitants du coin) et une mise en scène incroyablement gérée (et même si cela semble normal au vu du statut de Steven Spielberg, cela mérite d’être souligné au vu des différents problèmes durant la production et le tournage). On peut encore rajouter à cela une action particulièrement efficace, une alternance comique et horrifique de bon aloi et une tension constante qui ne partira qu’à la fin d’un climax anthologique.

Bien que sorti il y a une quarantaine d’années, Les Dents de la Mer reste encore à ce jour, en plus d’un film ayant marqué durablement le cinéma, une œuvre diablement efficace, un sommet de spectaculaire inégalable et inégalé malgré les nombreuses tentatives effectuées pour atteindre son niveau. En une période où les films d’action aquatiques sont pris à la rigolade (les insupportables Sharknado, au succès vomitif alors qu’ils transpirent le cynisme et le foutage de gueule assumé), « Les dents de la mer » mérite d’être vu et revu car il restera à jamais appréciable et un sommet du cinéma américain à gros budget. Au vu des produits réchauffés que l’on doit se taper dans un but uniquement économique et de moins en moins artistiques, cela fait toujours un grand bien…