Don't Breathe – La Maison des Ténèbres

Il avait réussi l’improbable : réussir à rendre pertinent un remake du cultissime Evil Dead, en lui apportant un aspect plus répugnant par sa violence graphique tout en respectant l’âme de la saga originale. Fede Alvarez, réalisateur uruguayen s’étant fait connaître grâce à son court-métrage Attack de Panico, devait donc confirmer les attentes placées en lui. Après avoir été cité derrière la caméra de Doctor Strange (ce qui l’aurait encore plus poussé dans la voie de son idole Sam Raimi et sa superbe trilogie Spiderman), le voilà qui revient avec son Don’t Breathe.

Dans un Détroit fortement marqué par la crise économique, trois jeunes subsistent par le biais de cambriolages. Un jour, ils s’attaquent à la maison d’un aveugle ayant apparemment touché une grosse somme suite à un tragique accident de voiture. Mais ce qui s’apparentait à de l’argent facile va commencer à mal tourner quand ils découvrent que leur adversaire n’est pas du genre à se faire avoir facilement…

Dire que cela faisait longtemps qu’on n’avait pas éprouvé autant de plaisir devant un thriller ne serait pas exagéré. Ménageant efficacement ses retournements (tant que l’on n’a pas eu le malheur de voir les bandes annonces), Alvarez nous concocte un film absolument passionnant et à la tension constante. Inaugurant les lieux par un plan séquence annonçant de nombreux fusils de Chekov, il nous fait nous inquiéter par des personnages intéressants et dépourvus de manichéisme, aussi bien les cambrioleurs que les cambriolés, au gré d’un récit n’hésitant pas à aller loin (on ne vous dévoilera pas une certaine scène laissant un goût… amer en bouche). Une nouvelle fois, Alvarez nous confirme qu’il est un metteur en scène à suivre, notamment lors d’une scène nocturne propre à hérisser les poils de n’importe quel spectateur.

Réjouissant, divertissant, tordu, efficace, poignant, les adjectifs manquent pour décrire ce Don’t Breathe, sans aucun doute parmi les immanquables de cette fin d’année en salles. Car c’est dans le noir d’une salle obscure que fonctionne au mieux la tension instaurée par ce cher Alvarez. Alors, installez-vous dans votre siège tant qu’il est confortable, ne faites plus un bruit et laissez la panique vous envahir…