31
Raté lors de sa diffusion au BIFFF, 31 est sans aucun doute l’un des films de genre les plus attendus cette année. Sonnant le retour derrière la caméra de Rob Zombie après son expérience fort compliquée sur le tournage de ses deux Halloween et le gros ratage de Lords Of Salem, tous les ingrédients sont là pour une œuvre à la violence marquante.
Un soir d’Halloween, cinq personnes se retrouvent kidnappées pour participer à un jeu sadique au doux nom de 31. Ils devront survivre pendant 12 heures dans un labyrinthe rempli de psychopathes dérangés et extrêmement violents. Y aura-t-il un survivant à la fin de la nuit ?
Le film commence avec une scène en noir et blanc iconisant en quelques minutes Doom Head (que Rob Zombie espère voir comme nouvelle icône du cinéma de genre), personnage au charisme évident et malsain. Malheureusement, la suite n’arrivera jamais à atteindre à nouveau ce niveau d’excellence, la faute à des personnages auxquels on accorde presque aucun intérêt, si l’on excepte Sheri Moon Zombie (et encore, son personnage de final girl n’a que peu d’intérêt) et un montage et une mise en scène atteignant par moments l’épilepsie aigue. Chaque scène d’affrontement, déjà peu aidée par des antagonistes reconnaissables mais trop cartoonesques pour effrayer, est ainsi illisible et ne peut donc s’avérer ni dérangeante ni réjouissante. Faire saigner des litres d’hémoglobine est bien, pouvoir le voir est mieux.
On peut néanmoins ressortir des instants appréciables dans ce film, peut-être dus à l’attente qu’avait provoquée son annonce, mais rien de transcendant ou d’exceptionnel comme on aurait pu attendre de l’auteur du désormais culte The Devil’s Reject. N’étant au final qu’un divertissement clairement imparfait et inabouti, 31 s’avère donc une sacrée douche froide qui ne peut que décevoir, malgré ses quelques bons moments et ce Doom Head rappelé trop tard pour sauver une œuvre au bord du naufrage. Il ne reste plus qu’à espérer que Rob se reprenne et gère mieux sa mise en scène ainsi que son montage pour se retrouver à nouveau face à des œuvres de qualité tels que ses films précédents…