Star Wars - Rogue One
Et si Gareth Edwards avait plus de difficulté avec son Rogue One que JJ Abrams avec Le Réveil de la Force ? Car, bien que le septième volet de la saga était fortement attendu, il pouvait compter sur une base narrative déjà établie pour pouvoir s'appuyer dessus (ce qu'il fit avec assez de réussite). Edwards, lui, devait quand même initier une nouvelle forme narrative pour la saga, à mi-chemin entre la fidélité pour les histoires originales (on parle quand même d'un film censé se terminer dix minutes avant Un Nouvel Espoir) et une certaine forme d'innovation. Alors, pari tenu ?
Jynn Erso (Felicity "Une Merveilleuse Histoire du Temps" Jones) va se retrouver par la force des choses à la tête d'un escadron de soldats rebelles. Leur mission ? S'emparer des plans de l'Etoile Noire, la nouvelle arme dangereuse de l'Empire...
De nombreuses rumeurs ont entouré la construction du film, notamment par rapport à un premier montage fort sombre et des reshoots censés rendre le tout plus amusant et plus grand public. Bien que le film soit par moments drôle et qu'il n'est pas une œuvre de guerre ultra violente dans la trempe de l'exceptionnel Tu Ne Tueras Point de Mel Gibson, Star Wars - Rogue One garde quand même un aspect assez sombre. Bien que logique d'un point de vue narratif, cela montre sans fard l'aspect belliqueux du projet. C'est d'ailleurs dans ses scènes de guerre (et surtout dans son climax) que Rogue One déploie toute sa force. Edwards nous livre des instants de rage assez prenants pour un long-métrage tout public. De quoi le considérer comme plus sombre que L'Empire Contre-Attaque, volet considéré le plus noir de la saga? Oui, et de loin au vu d'un final doux amer.
Dans des décors grandiloquents, Edwards arrive à tirer d'un projet risqué des images aussi évocatrices que dans son sous-estimé Godzilla. Le chaos se retrouve par moments magnifié et l'on sent la vie prospérer dans son univers. Tissant un groupe de personnages assez caractérisés pour s'attirer l'empathie du spectateur, le scénario quant à lui arrive à atteindre ses promesses et fonctionne assez bien. Tout ce qu'on pourrait lui reprocher serait certains clins d'œil un peu forcés (la première apparition d'un personnage emblématique de la saga s'avère au final inutile). Attention, ce point ne touche pas à son final assez logique au vu de la nature du projet (promesse accomplie d'ailleurs). Les interprètes arrivent à rendre crédibles leurs rôles, en particulier un Ben Mendelsohn aussi énorme qu'à l'accoutumée et un Alan Tudyk attachant en droïde.
Star Wars Rogue one arrive donc à accomplir son statut de blockbuster relativement sombre, prolongeant l'univers de Star Wars de manière assez intéressante pour donner envie de revoir le quatrième volet pour admirer les liens noués avec. Ce n'est sans doute pas la proposition de science-fiction la plus aboutie de l'année (ce dont il ne se vantait d'ailleurs pas) mais cela reste du grand spectacle à haute échelle fonctionnant efficacement. Le nouvel univers cinématographique Star Wars a donc encore un bel avenir devant lui.