Quelques Minutes Après Minuit

2016 fut une année remplie dans le domaine du cinéma. On a pu compter comme d’habitude sur des œuvres variées en tout genre, des pertes d’idoles et des découvertes de pépites. Mais qu’attendre du cru 2017, annonçant déjà de nombreux films grandement attendus ? Début de réponse avec la première « grosse » sortie de l’année : Quelques Minutes Après Minuit de Juan Antonio Bayona (The impossible).

Adaptation du roman éponyme de Patrick Ness, le film suit Conor (le jeune Lewis MacDougall) qui n’arrive plus à dormir suite à ses cauchemars impliquant sa mère malade (Felicity Jones, Rogue One). Un soir, une créature (Liam Neeson, La Liste de Schindler) vient lui rendre visite en lui annonçant qu’il lui racontera trois histoires avant que Conor lui offre sa « vérité »...

Juan Antonio Bayona s’est fait connaitre en tant que cinéaste à la sensibilité marquée et il le prouve une nouvelle fois ici. Il arrive au moyen de plans sensibles et doux à exprimer tout le message mélancolique de son récit. Chaque image se voit illuminée par une douceur palpable, que ce soit dans ses histoires racontées à l’aquarelle (avec une caméra qui semble ne jamais s’arrêter, tel un tableau en mouvement) ou dans son aspect « réel ». Bayona amène ainsi cette finesse du fantastique espagnol comme il avait su le faire dans son remarquable Orphelinat. Il apporte également des idées de mise en scène qui arrivent à ne pas alourdir son film tout en racontant certaines parties par le visuel (la photo du grand-père de Conor, la chambre fermée à clef dans la maison de la grand-mère de Conor ou même cette fin bouleversante).

Le récit est absolument prenant et arrive à ne pas plonger dans le tire larmes facile tout en gardant une forme d’émotivité non feinte (si vous êtes sensible, vous devrez apporter des mouchoirs). Ce format « conte de fées » mélangé à un monde contemporain est aidé dans sa crédibilité par des effets spéciaux remarquables (le monstre est absolument magnifique) et des acteurs touchants et poignants. Lewis MacDougall est ainsi une découverte et Sigourney Weaver trouve l’un de ses rôles les plus émouvants en tant que grand-mère stricte ne sachant pas comment exprimer la peine qu’elle ressent.

Si vous voulez sentir votre cœur palpiter pendant deux heures, foncez sur ce magnifique   une œuvre douce, sensible, poétique et bouleversante apte à retourner n’importe quel spectateur doté d’une âme d’enfant prêt à plonger dans un conte attendrissant des plus réussis.