A Cure For Life
Cela fait quatre ans et l'échec du trop sous-estimé Lone Ranger que Gore Verbinski avait disparu des écrans. Il revient cette fois-ci avec une intrigue horrifique comme celle qui l'avait fait connaitre avec son remake du Cercle. Mais que vaut cette cure et est-elle bonne pour le spectateur ?
Lockhart est un cadre d'une société financière qui doit récupérer son patron dans une station thermale. Mais alors qu'il voit son séjour se prolonger par un accident de voiture, le jeune homme se rend compte qu'il est devenu prisonnier de l'établissement...
Verbinski n'est peut-être pas le réalisateur visionnaire vendu par les publicités mais il a une touche morbide qu'il avait su rendre cohérente dans ses divertissements. Il suffit pour le constater de revoir ses trois Pirates des Caraïbes, son délirant Rango ou Lone Ranger. Libéré de la contrainte du « Tout public », il a toute l'occasion pour libérer son imagerie, ce qui est sans conteste la grande réussite du film. On est frappé par de nombreux plans assez dérangeants qui rendent nos fauteuils peu confortables. Le problème vient malheureusement de son trop plein. A force d'effets se voulant choquants et malsains, le film tombe souvent dans l'involontairement drôle (ah, cette fameuse branlette...).
Cela aurait pu passer si l'intrigue ne donnait pas une certaine sensation de déjà vu. Ainsi, plus que Shutter Island comme le répètent certaines critiques, on retrouve aussi bien du Ring et de sa suite (ce cerf numérique), Pirates des Caraïbes (ce maquillage numérique final assez embarrassant), de L'Echelle de Jacob, ... Les références pleuvent mais donnent plus envie de voir les films originaux que de rester concentré sur celui-ci, malgré un (toujours très bon) Dane De Haan très DiCapriesque et une Mia Goth rappelant par instants Sissy Spacek. Quant à la révélation finale, si elle pourra en surprendre certains, elle laisse un goût assez amer en bouche. Il y a là encore une volonté d'atteindre une forme de malaise gothique mais avec un aspect trop caricatural pour fonctionner. Quant à une forme de thématique de parentalité, elle semble vouloir être abordée comme le montrent les traumas du héros mais cela reste trop survolé pour pouvoir être réellement mis en avant.
Au final, si A Cure For Life est loin d'être un de ces navets horrifiques comme certaines sorties récentes, il est dommage qu'il ne soit que passable. On se retrouve à la fin avec la sensation d'avoir eu un cauchemar malsain qui sera malheureusement vite oublié le lendemain...