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Kong - Skull Island

Écrit par Monsieur Popcorn le .

La dernière mode des studios s'appelle « l'univers étendu ». Mise au goût du jour par le fameux « Marvel Cinematic Universe », cette technique consistant à unir plusieurs personnages dans un même monde cinématographique rapporte et se voit déclinée en version super-héros (Marvel donc, DC), Shyamalan (allez voir Split si ce n'est toujours pas fait !) ou bien monstrueux, avec prochainement le revival des créatures du vieil Universal. C'est dans cette dernière catégorie que l'on peut ranger ce King Kong, censé ouvrir la voie à une confrontation entre le fameux primate et Godzilla. Mais est-ce que cela vaut vraiment le coup ?

1973. Alors que Nixon décrète la fin des hostilités au Vietnam, des scientifiques et des soldats sont envoyés sur une île mystérieuse où ils vont devoir faire face au roi des monstres, King Kong...

Il est amusant de comparer ce King Kong à son prédécesseur Godzilla. Là où Edwards filmait ses créatures avec parcimonie et à hauteur d'hommes afin de mieux l'iconiser, Jordan Vogt-Roberts filme sa faune de manière spectaculaire. Cela entraîne certes le divertissement mais affaiblit énormément le facteur humain. Il faut même avouer que ce sont les protagonistes qui sont le point faible du film, cherchant à les caractériser par l'action mais réduisant leur personnalité de manière peu empathique. C'est ainsi que l'on se retrouve avec un casting de qualité mais au final délaissé (la palme revenant à un Toby Kebell abandonné par la narration après avoir été utilisé pour rajouter une scène spectaculaire assez facile).

Néanmoins, il faut avouer qu'en termes de divertissement, Kong envoie de quoi ravir le spectateur en quête de sensations. Vogt-Roberts joue de son panorama animalier pour nous offrir quelques scènes assez réjouissantes, comme celle de cette araignée géante. Il faut également avouer qu'il la magnifie au moyen d'une photographie des plus réussies. Il ajoute également une patte rétro ainsi qu'une personnalité belliqueuse de par son aspect historique (les soldats se réjouissent de quitter une guerre inutile tandis que leur chef en reste miné). Néanmoins, ce blockbuster veut tellement jouer la touche de l'Uber blockbuster effrayant et réjouissant à la fois qu'il patine par instants à vouloir trop en faire (cf le montage où, au moment où un personnage va se faire gober par Kong, un autre mord dans un sandwich pour un effet « comique » trop appuyé).

Il y a donc à boire et à manger dans ce Kong - Skull Island. Ceux qui cherchent du simple divertissement en auront pour leur argent, ceux qui cherchent du grand divertissement regretteront ce manque d'empathie humaine et ces quelques instants involontairement drôles. Quant au gamin qui se rend compte qu'il faudra attendre quelques années pour voir King Kong affronter Godzilla sur grand écran, il répétera le fameux « Let them fight » prononcé par Ken Watanabe dans le film de Gareth Edwards, avec l'espoir d'y voir un film meilleur que le (néanmoins très amusant) film de 1962 d'Ishiro Honda...

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