Ghost In The Shell

Alors que les remakes s'amassent sans jamais sembler diminuer, voici qu'est sorti Ghost in the Shell, déjà polémique avant même sa sortie. Mais au final, que vaut cette relecture par le réalisateur de Blanche-Neige et le Chasseur ?

Le major (Scarlett Johansson) est unique en son genre. Suite à un accident, son cerveau a été transplanté dans un corps robotique. Elle agit depuis pour la section 9, avec laquelle elle enquête sur un mystérieux hacker...

Si le précédent film de Rupert Sanders était loin d'être parfait, on pouvait déjà voir qu'il disposait d'une certaine patte graphique. C'est ce qui marque en premier lors du visionnage de ce Ghost in the Shell : s'il était difficile de faire quelque chose de laid au vu de l'univers original, on reste soulagé de faire face à un visuel assez prégnant, nous offrant une crédibilité immersive. La ville est ainsi vivante, entre publicités invasives, habitants cosmopolites et architecture à l'esthétique de "cauchemar urbain". On retrouve également dans sa réalisation une forme de symétrie qui marque dans de nombreux plans. Si l'on ajoute à cela des acteurs crédibles, on peut donc déjà affirmer que le "shell" de ce film est suffisament réussi pour plaire aux spectateurs. 

Mais qu'en est-il de son fond ? Il était évident dès le départ qu'il serait difficile d'y retrouver la force thématique de l'animé original. Cette version américaine semble dégager une forme d'humilité en simplifiant certaines idées pour mettre en avant l'interrogation philosophique de ce qui nous rend humain dans un monde de plus en plus habité par des modifications mécaniques en tous genres. Ainsi, dans une société en pleine évolution technologique, peut-on être toujours considéré comme un être de chair et de sang quand nos organes se voient suppléés par de la mécanique et où la frontière avec les robots s'estompe peu à peu ? On retrouve en filigrane la place de plus en plus grande que prennent les industries dans les milieux du pouvoir et l'influence forte qu'elles dégagent dans notre quotidien (cf les publicités omniprésentes).

Bref, cela fait des interrogations intéressantes pour ce qui était attendu comme un blockbuster sans "ghost". Et si l'on ne se retrouve effectivement pas face à un monument aussi fort et marquant que l'oeuvre de Mamoru Oshii, il est agréable de constater que le film de Sanders vole plus haut que nombre de ses congénères à gros budgets. De quoi laisser un goût amer au vu de ses résultats décevants au box office...