Les Gardiens De La Galaxie Vol. 2
Été 2014. Marvel sort son projet le plus risqué jusqu'alors : Les gardiens De La Galaxie, adapté d'un comic peu connu en dehors des fans. Alors que certains s'attendaient au premier véritable revers financier pour la firme, il s'avère que ce film est devenu un succès énorme, grâce à son charme rétro pulp et à l'écriture affinée de ses héros. Trois ans plus tard, que vaut la suite ?
Star-Lord, Gamora, Drax, Rocket et Groot continuent à accomplir des missions aux quatre coins de la galaxie. Mais alors qu'ils se retrouvent poursuivis par leurs derniers commanditaires suite à un vol de batteries, ils vont faire la rencontre d'Ego, qui déclare être le père de Star-Lord...
Dès le début du film, on se retrouve à nouveau dans l'univers rétro pop de nos héros. Ainsi, l'une des premières séquences est un plan séquence jouant son humour par un décalage entre ce qui est représenté au premier et à l'arrière-plan, sur fond d'Electric Light orchestra. La bande originale dispose encore d'un délicieux charme décalé servant d'excellent vecteur émotionnel, tout comme de nombreuses références culturelles (le lecteur cassette, une courte apparition d'un chanteur/acteur). Ici, on n'utilise pas seulement la pop culture pour cligner de l'œil à ses spectateurs (les bornes d'arcades) mais également pour faire passer les émotions, preuve que nos influences artistiques nous façonnent dans notre existence.
Difficile également de passer sur l'aspect parental mis en avant par James Gunn. Le film traite de la structure familiale de nombreuses manières : un déchirant trio paternel, l'éducation que tente de prodiguer Rocket à Groot ou encore les disputes entre Gamora et Nebula. Il devient ainsi intéressant d'analyser les schémas sociaux se dissimulant dans une intrigue à l'aspect visuel pulp et coloré, touchant autant à du Flash Gordon qu'à du H2G2 (les météorites quantiques, les déformations physiques lors du transport). James Gunn prouve ainsi que l'on peut aussi bien atteindre un statut de pur divertissement sans négliger les rapports humains de ses protagonistes et n'hésite pas à mélanger grandiose et intimisme, surtout dans sa fin (un adieu dans le vide spatial, une déclaration devant un feu d'artifice funèbre).
Ce deuxième volume des Gardiens de la Galaxie atteint ainsi un statut d'émotions et de spectaculaire élevé, avec une forme de sincérité attachante. Nos héros ressemblent ainsi à une bande d'amis que l'on adore retrouver, que ce soit dans leurs moments de joie ou de tristesse. C'est un véritable feu d'artifice émotionnel et divertissant à voir absolument en salles afin de se laisser emporter dans son univers spatial coloré.