La Tour Sombre
Après de multiples tentatives d'adaptation par différents réalisateurs, l'énorme cycle de Stephen King arrive dans les salles avec des retours très négatifs. Est-ce totalement justifié ?
Jake est un jeune garçon dont les rêves sont hantés par un pistolero, un mystérieux homme en noir et la Tour Sombre, que l'un défend de l'autre. Il va comprendre rapidement que tout cela ne relève pas de la fiction...
Le principal problème d'adapter l'histoire de La Tour Sombre sur grand écran est l'ampleur narrative derrière celle-ci, avec ses divers personnages et son large univers. C'est d'ailleurs le gros souci du film : on sent qu'il y a énormément à découvrir mais malheureusement, on se sent coincé, comme si l'on ne pouvait découvrir le tout que par le trou d'une serrure. Cela rend encore plus compréhensibles les retours négatifs au vu de la frustration ressentie lorsque le générique commence. À qui la faute ? Au budget de 60 millions de dollars ? Si cela fait peu au vu de l'ambition du projet, on a toujours vu bien mieux avec beaucoup moins. Au scénario validé ? Peut-être, même s'il se laisse suivre.
En effet, La Tour Sombre est loin d'être un gros navet purulent comme on l'a tant répété, mais il manque cette étincelle qui rendrait le résultat inoubliable. C'est dommage car Idris Elba dégage toujours autant de charisme en tant que Roland le pistolero, et que les scènes d'action divertissent de manière correcte, sans plus. Et même si Matthew McConaughey ne livre pas une interprétation subtile, son Homme en noir est assez peu appréciable pour fonctionner comme ennemi. Si l'on ajoute à cela un plan en forme de clin d'œil à une autre œuvre célèbre du King (logique au vu des connections dans le roman avec ses différents livres) et quelques détails sympathiques (la présence de l'appréciable Fran "La Cabane dans les Bois" Kranz comme second rôle), il y a de quoi se laisser distraire par le long métrage.
Malheureusement, la réalisation peu marquante et surtout le manque d'ambition du film rendent La Tour Sombre à peine divertissant et laissent amer. Le résultat n'est pas mauvais mais il est encore moins bon. Il est surtout impersonnel et rapidement oubliable, peut-être trop pour mériter sa place de cinéma. En cela, mieux vaut sans doute relire les romans et imaginer ce que des metteurs en scène plus reconnaissables comme Ron Howard ou J.J. Abrams auraient pu faire d'un tel projet...