Predator 2
Longtemps, longtemps après le traumatisme qui avait terrorisé ma huitième année a la vision de Predator, j’ai eu vent de la suite, disponible en dvd occasion à n’importe quel supermarché. Première constatation : le climat a beaucoup changé. On n’est plus isolé en plein cœur d’une jungle hostile, mais dans une guerre de gang entre la police et les dealers. L’occasion de plusieurs gun fight assez sympathiques, qui marquent en tout cas des débuts efficaces. Et dans tout ça, le predator vient rajouter son grain de sel, éliminant les flics comme les camés, écorchant tout ce qui porte un flingue. En termes de gore, ce film se révèle aussi féroce que son prédécesseur.
Mais c’est bel et bien l’enquête de l’inspecteur Harrigan (Danny Glover, L'Arme Fatale) qui est au centre de l’affaire, et il va lui falloir un certain temps pour admettre la réalité. Ce film pêche donc par l’absence de tension pendant tout le long du récit. Si Predator se suivait sur le fil du rasoir, celui là fait des zig zag dans une plaine. Pas la moindre frayeur à l’horizon, et Harrigan sera toujours largement moins impressionnant que Schwarzy. Alors, qu’est-ce qui sauve Predator 2 du fiasco ? Et bien, c’est tout simplement les améliorations apportées à la créature de service. Celle-ci a maintenant tout une panoplie de gadget dont elle va nous faire profiter. Du lance filet au disque laser en passant par la lance, le prédator devient un gladiateur impitoyable (la couleur cuivrée de son armure renforce nettement ce sentiment d’austérité) qui nous gratifiera de nombreuses mises à mort pour le plaisir du public. On aura aussi des détails sur sa préparation des trophés, sur son organisation sociale et sur ses habitudes de chasse. Si le tout reste bardé de fautes de goûts (l’éclair qui vient frapper la lance, l’humour qui arrive de façon hors sujet « Tu veux un bonbon ? », le prédator qui épargne une femme enceinte armée…), le prédator reste une attraction amusante, nous offrant un dernier acte qui partait sur des bases très cheap (les hommes en combi…) et qui finit en course –poursuite sur des toits d’immeubles avant de s’achever dans les entrailles du vaisseau.
Peu de cohérence, mais le spectacle est là, et même si on reste un peu dubitatif devant la victoire de Danny Glover, le spectacle et ses clins d’oeils valaient le coup. Bill Paxton s’en sort avec les honneurs, et le prédator avec un abonnement de voyage sur notre belle planète violente. Personnellement, si ce film repompe en grande majorité la bande son de son prédécesseur, je l’ai toujours apprécié pour ses idées fendardes, comme de faire intervenir le prédator en plein cœur d’une cérémonie vaudou ou dans une rame de métro. Et voir Bill Paxton se faire transformer en trophé, c’est suffisamment rare pour qu’on le note. Un divertissement honnête et qui prend ses marques avec le prédécesseur.