Hellraiser 5 - Inferno
Après un quatrième opus aussi foutraque que bordélique, et que les Weinstein jugeront décevant pour ses scores médiocres (ils ont racheté les droits avec le 4ème opus), la saga prend un nouveau tournant. En bons défenseurs de l'intégrité artistique, ils décident d'en faire une série Z fauchée qui ne s'appuiera que sur le public des fans irréductibles. Et comme il n'y en a pas beaucoup (les jeunes générations étant lobotomisées au torture porn), ils vont investir le minimum. Bienvenu dans Hellraiser V, Inferno.
Aucunes grosses surprises à l'horizon avec ce nouveau chapitre de la saga. Les ingrédients classiques seront de retour, mais au rabais, budget famélique oblige. Ainsi, les cénobites, soit les principales attractions du manège déviant entamé par cette glorieuse saga, apparaîtront en tout et pour tout une dizaine de minutes à l'écran, ce qui pour un film d'une heure vingt constitue une arnaque. On accordera toutefois que ces dix minutes sont d'une beauté rare, les nouveaux designs de cénobites étant très réussis, avec un démon coupé en deux particulièrement effrayant et un couple de créatures dont les allures lesbiennes viennent impressionner la rétine avec une certaine efficacité. Mais toutes ces bonnes choses restent mineures devant le reste de l'œuvre. En effet, le film s'intéresse au personnage d'un flic pourri, nous décrivant d'abord son quotidien et ses manies avant que ce dernier ne se décide à ouvrir la boite. Une peinture un peu trash, mais rien qui n'effarouchera davantage que le Bad Lieutenant de Werner Herzog. En revanche, le reste du film tente d'être plutôt ambitieux, en tentant (énorme SPOILER) de donner une vision intéressante de l'enfer du Cube. En effet, une fois la boite ouverte, notre héros se retrouve sans le savoir dans une dimension qui imite la réalité, mais qui la parasite régulièrement d'hallucinations morbides ou d'interventions de cénobites. Car les cénobites débarquent à l'improviste, ce qui nous amène inévitablement à penser que notre personnage a été happé par le cube. FIN DU SPOILER.
Hellraiser V tente donc de jouer la carte d'un onirisme presque Lynchien (les hallucinations se substituent d'un coup à la réalité, des symboles redondants apparaissent (les doigts), l'enquête commence à prendre en compte des éléments surnaturels...), mais à la sauce Hellraiser. Le soucis, c'est que tout cela paraît terriblement cheap et ennuyeux. L'exotisme d'une telle saga est noyée au milieu de seconds rôles qui partent dans tous les sens, et cela afin de nous illustrer une vision très classique de l'enfer, perdant une grande part de son originalité. Si l'acteur principal tente d'y mettre du sien, dur de se sentir concerner par ce délire qui tente d'innover, mais ne récoltera que notre ennui. Une petite daube qui reste encore supérieure aux infâmes suites qui séviront par la suite.