The Dirt
Dans les années 80 et les années fast du hard-rock version glamouze les Motley Crue étaient les stars, les maitres incontestés des articles tabloïds qui prenaient très souvent le pas sur la musique. Le Crue était sale, le Crue puait le sexe et les abus de toutes sortent, jusqu’à ce qu'un certain Gun's n' Roses viennent placer la barre encore plus haute dans le domaine du groupe le plus scandaleux, et que la vague grunge viennent abîmer l'aura des quartes zouaves de Los Angeles jusqu’à des retours multiples sur le devant de la scène durant les années 2000 et 2010 sans que le groupe ne sache vraiment plus comment concilier albums et performances lives (soit l'un, soit l'autre).
Une époque et une image de la carrière de Motley Crue que la nouvelle génération n'avait donc pas connu et que la mémoire des anciens préférait se rappeler de la facette musicale du groupe. Mais en deux livres de mémoire du bassiste Nikki Six certains démons allaient refaire surface avec une biographie sans concession des années sex, drugs, alcohool et violences du groupe. Deux œuvres qui en découlèrent sur des excellents albums en thématique lié du sieur Sixx qui bien entendu allait forcement tomber entre les mains de producteurs pour une adaptation cinéma, et hasard du calendrier le projet fini par se concrétiser au moment ou le titanesque Bohemian Rhapsody se mettait en place.
Pas de chemin pour les salles de cinéma au final pour Motley Crue au contraire de Freddy Mercury et de ses comparses de Queen (ce n'est pas pire que le ridicule exercice consacré a Def Leppard il y a presque 20ans produit par Madonna et sortit dans une grande confidentialité), mais des droits acquis par Netlfix pour une exclusivité via la plateforme de streaming, évitant au biopoc d’être comparé par les média mainstream comme un concurrent de Bohemian Rhapsody (chose dont Rocketman le biopic consacré a Elton John se chargera) et d'aller directement dans le vif du sujet. The Dirt est il le parfait boipic consacré a Motley Crue ? Oui sans poser de question. The Dirt est il un excellent biopic ? Oui, dans le haut du panier malgré ses imperfections. Sur sa lancée des les premières séquences The Dirt ne ralentira son rythme que pour retranscrire les événements les plus tragiques qu'aura traversé le groupe, de l'accident mortelle de Razzle de Hanoi Rocks causé par Vince Neil, en passant 'overdose quasi fatale de Nikki Sixx, le mariage des Tommy Lee et la double peine que subira Vince Neil avec le décès de sa fille Skylar.
Toutes les frasques des musiciens, de leur entourage et potes musiciens (Ozzy, en étais-tu arrivé a ce point ???) tout y passe, mais comme un train lancé a grande vitesse et offrant une vision quasi jamais sobre de Motley Crue les membres du groupes finissent malheureusement par passer pour des demeurés finis incapables de se contrôler. Le casting de choix permet de rehausser la personnalité du groupe, avec en tete un Douglas Booth dans le rôle d'un Mick Mars en figure paternel et canalisateur malgré lui des excès du groupe et un Machine Gun Kelly dans une interprétation quasi parfaite de Tommy Lee aux looks parfaitement retranscrits de ceux qui auront jalonnées le batteur quasiment a chaque décennie, le tout aidé par une excellente mise en scéne qui casse le quatrième mur pour que chaque musicien puisse donner sa version des faits, un procédé qui rappellera beaucoup les idées de Wayne's World.
Plus que Bohemian Rhapsody, The Dirt mériterai quasiment une thèse pour en faire le tour et les historiens de Motley Crue en sauraient dire davantage et reste le versant choc du biopoc de Queen, relatant sans fard ni filtre la carrière du Crue tout en évitant deux écueils dans lequel est tombé Bohemian Rhapsody, un révisionnisme très mal venu (même si ici la période John Corabi a été a peine survolée) et édulcorer son propos pour ne pas ternir l'image d'un groupe afin de vendre le plus d'albums possible. Dommage tout de même qu'un biopic aussi foutraque ne soit au final visible que par les abonnés Netflix et l'on souhaitera courage au futurs films sur la carrière de groupe de hard-rock ou metal, The Dirt ayant déjà placé la barre assez haut en terme d’excès. Seul un Lemmy Kilminster de Motorhead ou un Gun's n' Roses pourrait relever le défi.