Reborn

Bonnie, une paisible institutrice en fin de vie, décède pour se retrouver dans un nouvel univers peuplé de monstres et de créatures fantastiques. Forte de nouveaux pouvoirs, elle a une quête à mener pour sauver l'Adystrie, au péril de nombreux dangers et d'étonnantes retrouvailles...

C'est la rentrée Mark Millar chez Panini, après la sortie de Huck en septembre, le scénariste star écossais revient épaulé de Greg Capullo (Spawn, Batman et Dark Night Metal, le cross-over du moment aux États-Unis) pour une histoire entre réalité et fantasy. Reborn met ainsi en place un univers post-mortem qui mélange tous les archétypes de la fantasy, fées et dragons inclus ; le lecteur suit les personnages de leur mort dans notre monde à leur arrivée dans le royaume d'Adystrie. On regrette un peu le manque d'originalité et la relative grossièreté de cette univers fantastique assez pauvrement rendu et au design général peu attrayant. Niveau scénario, c'est une quête somme tout banale qui nous est contée mais avec un réel sens du rythme et sans temps mort. Millar fonce à mille à l'heure pour ce one-shot qui va droit au but et recèle quand même quelques trouvailles bien senties (entre autres le chat réincarné de l'héroïne qui veut à tout prix lui faire payer sa castration dans une vie antérieure).

Fantasy, rythme, concept original, tous les ingrédients semblent réunis pour une aventure haletante...Peut-être mais si l'idée originel est plutôt bonne ( une histoire en vase communicant entre la réalité et la fiction) elle n'est jamais creusée ou utilisée au-delà de son postulat. Idem pour les situations rencontrées qui se révèlent assez convenues. Reborn est une lecture sympathique mais qui ne transcende jamais son pitch de base. Et si Mak Millar nous éclatait par le passé avec son humour bourrin et mauvais esprit (The Authority, The Ultimates), force est d'avouer qu'il est depuis devenu l'apôtre des bons sentiments et des happy-end un peu chiants.

Graphiquement solide malgré un design qui ne plaira pas à tous et riche en rebondissements, Reborn est plutôt un bon divertissement mais il n'est que cela, ne dépassant jamais par les idées ou le dessin un récit de fantasy classique et attendu. Sur le coup, on en attendait un peu plus.