Butcher Babies - Lilith
Lorsqu'on parle de "metal à chanteuse" (dénomination qui ne veut rien dire, soyons clairs, parle t'on de "metal à chanteur" ?), on imagine souvent quelque chose de raffiné avec une princesse gothique parlant d'anges et de petites fées.... Et bah c'est loupé ici ! Les 2 vocalistes de Butcher Babies, Carla et Heidi renvoient d'avantages à des potes de beuveries un soir de festoche (en plus sexy quand même) qu'à de petites choses frêles en corset qu'il faut protéger des pogos !
Découvert lors d'un précédent Hellfest il y a quelques années, Butcher Babies sort des sentiers battus avec ce nouvel opus intitulé "Lilith" (bon ok, le titre en soit est assez cliché pour un groupe à chanteuses) en s'éloignant un peu de leurs débuts avec l'album "Goliath". D'un point de vue purement musical, 'album mélange allègrement thrash, parfois proche d'un Slayer à l'ancienne ou parfois plutôt groovy tendance Pantera, avec des touches de punk et lorgnant même sur le metal extrême. "Lilith" ne présente donc pas un style particulier mais plusieurs, ce qui pourra décontenancer les Jean-Puriste adeptes du "un groupe/un style" mais plaira aux plus éclectiques. Un groupe qui n'a donc pas peur de tester différentes choses, sans trop se planter pour le moment.
Malgré une volonté d'ouverture stylistique, plutôt anti-commerciale à une époque où on aime bien tout ranger dans des cases, "Lilith" se permet néanmoins quelques titres plus faciles d'accès comme comme "The Huntman" ou encore "Headspin" aux confluents d'Evanescence et In This Moment.
Un album résolument moderne, possédant un côté fourre-tout qui aurait pu être casse gueule mais ici assez bien maîtrisé. Un mélange d'influences allant de l'extrême au mélodique, de vieux groupes à des récents. Un metal à la fois couillu "pour les hommes" mais avec une touche féministe. Un paradoxe joliment réussi.