Corvius - Signals
C'est quasi à l'aveugle que je me lance dans l'écoute de ce premier opus de Corvius. Tout juste sais-je qu'il s'agit d'un groupe Parisien. On m'indique également qu'il y a 2 membres fixes : Nicholas Phan et Christope Cubas, tous deux guitaristes, et une multitude de guests. J'ai également droit au synopsis suivant : "L’histoire commence lorsque deux mercenaires, Chris et Ame, sont enrôlés dans une mission de colonisation spatiale appelée Corvius, à bord du tout premier vaisseau spatial à propulsion plasma : l’ISS Antares. Cette navette est composée d’ingénieurs, de politiciens, de civils et de militaires ayant laissé leur passé sur Terre pour trouver leur vérité jusqu’aux recoins les plus surprenants et mystérieux de l’Univers."
On a donc affaire à un concept album de metal symphonique. Le chant est ultra varié. Tantôt masculin, tantôt féminin. Parfois des choeurs, souvent en solo, beaucoup de growls death metal, mais aussi du chant crié plus proche du hardcore, et des passages narratifs. La démarche me rappelle des projets comme Ayreon, ou Melted Space pour rester en France. Le côté sympho froid et dark m'évoque lui le Darkwell du premier album. L'alternance chant clair poppy et growls sataniques eux me renvoient plus à Eths. La voix pop très douce m'a même fait par moments penser ) Christina Scabbia de Lacuna Coil.
Si un peu de joie surnage dans toute cette obscurité, globalement ça ne respire pas trop la gaieté. Une ombre pesante plane sur l'ensemble des morceaux, comme une menace indescriptible. Le côté symphonique rempli parfaitement son rôle d'epicness et d'amplitude donnée aux mélodies, néanmoins je trouve l'album trop timide sur ses passages electro, qui ne sont qu'anecdotiques. Ils auraient clairement accentué l'aspect futuriste. Musicalement, hormis ce que j'ai lu dans le synopsis de l'intrigue, rien ne m'évoque spécifiquement le futur, ça pourrait se passer dans un passé lointain que ça ne changerait pas grand chose.
"Signals" est un très bon premier album. C'est beau, ambitieux et prometteur pour la suite. Mais il manque peut être un tout petit truc en plus pour que Corvius ait son identité propre. En l'état, ils applique une formule parfaitement rodée, efficace, qui plaira au public cible. Mais marquera t'elle les mémoires ? Il est fort possible qu'en poursuivant dans cette voie et en continuant d'expérimenter, ils trouvent "le" truc qui les distinguera de la masse de projets du genre. Un début de groupe très prometteur qui laisse augurer du bon et, je l'espère, du encore meilleur pour la suite !