Grave Encounters
Grave Encounters est un film qui n’a pas bénéficié d’une sortie en France. Ce qui semble bizarre pour un film où il se passe clairement bien plus de choses que dans n’importe quel opus de la saga Paranormal Activity. Mais est-ce un renouveau dans le genre ? Son dynamisme est-il suffisant pour nécessiter un visionnage ? Est-il tout simplement bon ? Pas sûr…
Grave Encounters est tout d’abord assez naïf. Il prétent ainsi se faire passer pour un ancêtre de la télé réalité faisant flipper, alors qu’il est évident qu’il est en train de surfer sur 3 phénomènes à la fois (la télé-réalité car ça cartonne et il le sait, le faux-documenteur qui nous propose des projets foireux tous les mois et le film de fantôme lorgnant sur Paranormal Activity). Vaste ambition économique, donc, qui va tenter de rassembler tous ces publics pour un numéro de flippe qui va consister essentiellement en quelques séries de sursauts. Mais concentrons-nous sur les hostilités. Notre équipe de télé réalité, après un bref état des lieux, se fait enfermer dans le bâtiment avec plusieurs caméras. Comme d’habitude, rien ne se passe au début. Puis une fenêtre s’ouvre, une porte grince, des pas raisonnent dans les couloirs. Ce qui m’amuse, c’est que ce genre d’histoire va toujours crescendo, se livrant à une surenchère aussi rigolote que convenue. Et ici ce sont bientôt les cheveux d’une assistante qui sont touchés par un spectre. Et brusquement, nos gars commencent à flipper, la fille pleure et veut retourner chez elle…Bref, c’est typiquement ce genre de réaction qui agace le public d’un film d’horreur, qui a envie de voir plutôt que de se taper les pleurs d’une bande d’inconscients qui nous promettaient un truc et qui comme d’hab ne sont pas foutu d’être sérieux un instant. De véritables lavettes, pas prudentes un seul instant, et qui fleurent bon le cliché.
Mais heureusement, le film continue, malgré quelques bavardages agaçants. On aura donc des manifestations variées, comme des bras numériques qui sortent des murs ou une baignoire pleine de sang dans laquelle un type se fait absorber avant de disparaître. Bref, le cadre pouvait être amusant quand l’équipe se rend compte que le temps semble être suspendu (il fait toujours nuit à 16h00 de l’aprem), mais les fréquentes cavalcades dans les corridors pour échapper aux fantômes lassent, comme d’habitude. Tout au plus essayera-t-on de nous faire stresser avec quelques jump scare de fantôme qui ouvrent grand la bouche, des images certes marrantes, mais qui peinent à convaincre, étant expédiées en moins d’une seconde. Le film essaye de planter une ambiance, mais rien n’y fait, se taper un film en caméra vision de nuit, en plus de flinguer les yeux, rate tout de l’éventuelle beauté des décors délabrés de l’hôpital. Dans le genre, La Maison de l’Horreur était beaucoup plus divertissant…