Ghostland
On ne présente plus Pascal Laugier aux fans du genre, depuis son Martyrs en 2008 et qui signe ici un nouveau chef d’œuvre, avec son métrage le plus abouti à ce jour. Dès les premières secondes où la famille met les pieds dans la demeure d’une parente défunte, Laugier nous amène dans une montagne Russe émotionnelle et de douleurs physiques où le semblant n’est pas ce qu’il prétend être.
Si Martyrs était un voyage au bout de la douleur, Ghostland est celui de la psyché, sur sa réaction dans une situation d’horreur totale. Rappelant énormément le cinéma des années 70, avec La Dernière Maison sur la Gauche et Massacre a la Tronçonneuse, on pourrait d’ailleurs raccrocher Ghostland au film de Tobe Hopper, si son héroïne n’avait pas pu s’échapper de la maison des Sawyers.
A l’Instar de Martyrs, Ghostland se veut une expérience forte qui ne manque aucun moment sa cible, jusqu'à sa phrase finale qui offre un nouveau niveau de lecture assez inattendu. Ghostland ayant été tourné intégralement aux USA, il y a donc peu de chance de voir un remake suivre, comme pour Martyrs et sa relecture complètement à côté de la plaque, et on espère qu’Hollywood offrira un grand film horrifique à Laugier et voir ce dernier signer quelques épisodes d’anthologie vidéo.
Impossible de ne pas s’appesantir sur la prestation de Mylène Farmer dans le rôle de la mère des deux jeunes filles, qui n’a ici qu’un petit rôle et dont il ne faudra pas s’attendre à la voir tout du long. L’inspiration de Lovecraft est poussée ici jusqu'à recréer un Howard Philip plus vrai que nature, mais qui sert plus dommage que de véritable lien avec l’intrigue principale qui ne se rapporte à aucune créature de l’indicible. Malgré ce petit défaut très mineurs Ghostland est une œuvre forte et viscérale immanquable.