Seven To Eternity
Avec Seven to Eternity, Rick Remender, un des grands scénaristes indé et mainstream de ces dernières années (Low, Tokyo Ghost, Avengers, Deadly Class) continue d'explorer un de ses genres de prédilection , la science-fiction qu'il mâtine ici de fantasy, d'horreur et de merveilleux.
Seven to Eternity narre l'histoire de Adam Osidis, membre une lignée déshonorée et maudite, à la recherche de Gharils Sulm, le Dieu des Murmures, un être insidieux qui manipule la plupart des habitants de la planète Zhal. Dans sa quête de rédemption, il va rencontrer d'autres êtres décider à anéantir le Dieu des Murmures. Et peut-être, au bout d'un long chemin y arriveront t-ils...
C'est un vieux projet qui devient enfin réalité pour Rick Remender, une histoire mûrit durant une vingtaine d'années. Cette période d'incubation se lit dans l'introduction détaillée du monde et de l'histoire du clan des Osidis. Le ton est clairement ferme et posé. Seven to Eternity est une histoire dense et sérieuse. Une guerre âpre contre une forme de vie qui dirige et détruit celle des autres.
On est tout de suite éblouit par le trait impressionnant de Jérôme Opena, entre lignes de force nerveuses et une grande finesse d'expression. Un des meilleurs artistes comics en activité. Depuis son lancement en septembre, la série suit une structure bien tracée mais ne cesse de surprendre dans l'écriture de ses personnages, tous en clair-obscur (un des traits reconnaissables des scripts de Remender) et la dureté et la fragilité de son univers (personne n'est à l'abri).
Mélange superbement racé de récit de survie, de scènes épiques et d'explorations intimistes, Seven to Eternity et ses planches magnifiques est une proposition à la fois classique et inédite dans le domaine de la SF/Fantasy en comics, lorgnant peut-être plus vers la BD européenne avec son travail sur la psychologie des personnages, la proposition d'un univers chiadé et innovant et son propos mûr. Une réussite que l'on devrait découvrir ici dans les mois à venir.